Non, la jeune Néerlandaise de 17 ans Noa Pothoven n'a pas été "euthanasiée"
"Pour mettre fin à ses souffrances, elle a cessé de manger et de boire", a déclaré l'établissement dans un communiqué.
L'histoire de Noa Pothoven est tragique. Dimanche 2 juin, cette Néerlandaise de 17 ans est morte dans une clinique des Pays-Bas après avoir cessé de s'alimenter et de boire. L'adolescente souffrait de dépression après avoir été victime de viols durant son enfance. Dans les jours qui ont suivi, plusieurs médias ont relaté cette histoire, en indiquant de Noa Pothoven avait été "euthanasiée". Une "information erronée.
A 17-year-old rape victim was NOT euthanised in the Netherlands.@euronews @Independent @DailyMailUK @dailybeast are all wrong
— Naomi O'Leary (@NaomiOhReally) June 5, 2019
It took me about 10 mins to check with the reporter who wrote the original Dutch story.
Noa Pothoven asked for euthanasia and was refused (cont.) pic.twitter.com/e7PYQSCxG1
En France, l'hebdomadaire Paris-Match écrivait ainsi, mercredi 5 juin : "Face à une vie qu'elle ne supportait plus, Noa, 17 ans, a choisi l'euthanasie". Le titre a finalement été modifié. Et pour cause, Noa Pothoven n'a pas été euthanasiée, selon la clinique de fin de vie, qui avait refusé d'aider la jeune fille à mourir lorsque celle-ci l'avait sollicité en 2018. "Noa Pothoven n'a pas été euthanasiée. Pour mettre fin à ses souffrances, elle a cessé de manger et de boire", a déclaré l'établissement dans un communiqué.
"Dans les 10 prochains jours, je vais mourir"
La clinique Levenseindekliniek de La Haye a indiqué vouloir "mettre fin aux informations erronées" sur la mort de l'adolescente, qui a fait plusieurs tentatives de suicide au cours de sa courte vie. Noa Pothoven avait subi une agression sexuelle à l'âge de 11 ans. Trois ans plus tard, elle avait été victime de deux viols dans sa ville d'origine Arnhem.
Elle avait annoncé son intention de mourir dans un message publié sur son compte Instagram, qui a depuis été supprimé. "Dans les 10 prochains jours, je vais mourir", écrivait-elle. "Cela fait un moment que je cesse de manger et de boire et après de nombreuses discussions ... il a été décidé de me laisser partir parce que ma vie est insupportable", avait-elle ajouté.
Avec la Belgique, les Pays-Bas ont été en 2002 le premier pays au monde à légaliser l'euthanasie des personnes malades dont la souffrance est "insupportable et sans perspective d'amélioration". L'euthanasie n'est autorisée par la loi néerlandaise que sous de strictes conditions. Au moins deux médecins doivent certifier qu'il n'y a pas d'autre solution raisonnable pour le patient. La "Levenseindekliniek pratique exclusivement l'euthanasie et le fait explicitement dans le cadre juridique néerlandais", a déclaré la clinique.
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