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Pologne: l’IVG pourrait être interdite même en cas de viol

Les organisations féministes polonaises sont mobilisées contre un projet de loi qui prévoit d’interdire totalement l’avortement. La loi actuelle l’autorise en cas de viol ou d'inceste, de grave malformation du fœtus ou de danger pour la mère.
Article rédigé par Lucile André
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
En Pologne, moins de 2000 avortements légaux sont pratiqués chaque année, contre 209.700 en France.  ( Regis Duvignau)

La proposition de loi est à l’initiative du comité polonais "Stop avortement". Il souhaite interdire complètement l’IVG, y compris pour les femmes victimes de viol ou d’inceste. La responsabilité pénale doit aussi être débattue: les ONG pro-vie voudraient infliger une peine de prison pouvant aller à 5 ans de réclusion pour la femme avortée et le médecin concerné.
Une pétition lancée par le comité anti-IVG a recueilli un demi-million de signatures de citoyens polonais.
 
A l’inverse, le comité « Save Women » propose une libéralisation de la législation actuelle en matière d’IVG. Il défend le droit pour une femme d’avorter jusqu’à la douzième semaine, et même après dans certains cas dictés par la loi en vigueur (viol, inceste, danger pour la maman, grave malformation du fœtus). Leur initiative a ramassé 215 000 signatures.

Manifestation contre la proposition de loi voulant interdire l'avortement, devant le Parlement polonais, le 18 septembre 2016. (JAN A. NICOLAS / DPA)

 
La loi actuelle sur le droit à l’avortement date de 1993, et elle est déjà considérée comme l’une des plus restrictives d’Europe. 
Dans ce pays très catholique, l’Eglise soutient l'initiative de restriction de l'IVG, mais les évêques se sont prononcés contre la peine de prison des femmes qui ont pratiqué l’avortement.
 
Sur twitter, le débat a suscité de vives réactions:



Si le Parlement polonais venait à voter cette proposition de loi, la Pologne serait l’un des rares pays au monde à interdire totalement l’avortement.
 

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