Le chercheur François Jacob, prix Nobel de médecine, est mort
Biologiste, généticien, mais aussi Compagnon de la Libération, professeur au Collège de France, écrivain et Académicien : François Jacob, homme au multiples casquettes, est décédé ce dimanche, à l'âge de 92 ans, a confirmé un ancien chancelier de l'Ordre de la Libération, Fred Moore.
Pionnier de la génétique
C'est en excellant dans le domaine de la génétique bactérienne que François Jacob s'est fait connaître du monde de la science. Destiné à la chirurgie au début de ses études, il est contraint d'abandonner cette ambition au retour de la Seconde guerre mondiale, à cause de ses blessures, et de se tourner vers la biologie.
Il entre en 1950 à l'Institut Pasteur. Aux côtés d'André Lwoff, il devient chef du service de génétique cellulaire. Ses nombreux travaux sur la génétique lui permettent de mettre au jour l'ARN-messager (une copie de l'ADN servant notamment à produire des protéines) ou les gènes de régulation. En 1965, il reçoit le prix Nobel de Médecine, avec André Lwoff et Jacques Monod, pour leurs travaux conjoints sur la biologie cellulaire. Durant toute sa carrière, il poursuit ses travaux, s'intéressant notamment à la division des cellules. En novembre dernier, un bâtiment à son nom avait ouvert ses portes à l'Institut Pasteur.
Compagnon de la Libération et homme de lettres
Mais François Jacob n'a pas fait que chercher, il a également enseigné. En 1965, à la création de la chaire de génétique cellulaire du Collège de France, il en devient professeur titulaire ; un poste qu'il exerce jusqu'en 1991. On lui doit aussi de nombreux essais reconnus par le monde scientifique, dont La logique du Vivant ou Le Jeu des possible . Une partie de ses ouvrages ont été publiés par sa fille Odile, fondatrice des Editions Odile Jacob. Des écrits qui lui ont valu d'entrer parmi les Immortels de l'Académie Française en 1996.
François Jacob s'était également distingué dans le domaine militaire pour son action pendant la seconde guerre mondiale. Dès 1940, il entre dans les Forces françaises libres, et participe à plusieurs campagnes. En 2007, il est nommé Chancelier de l'Ordre de la Libération. Une cérémonie militaire lui sera consacrée mercredi, à l'hôtel des Invalides.
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