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Prix Nobel de la Paix à Denis Mukwege : "Une consécration" qui va lui donner "plus de poids politique"

Guy-Bernard Cadière, médecin spécialisé dans le système digestif, assiste régulièrement Denis Mukwege lors d'opérations. Il estime que le prix Nobel va donner une plus grande visibilité à l'international au gynécologue. 

Article rédigé par franceinfo - Édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le gynécologue Denis Mukwege lors d'un déplacement à Stockholm en Suède, en juin 2015.  (MARCUS ERICSSON / TT NEWS AGENCY)

L'attribution du prix Nobel de la Paix au gynécologue Denis Mukwege est une "consécration qui va lui permettre d'avoir un peu les coudées libres", a réagi, vendredi 5 octobre sur franceinfo, le chirurgien belge Guy-Bernard Cadière, spécialisé dans le système digestif, qui assiste régulièrement le docteur Mukwege dans son hôpital en République démocratique du Congo"Au niveau chirurgical, cela ne va pas changer grand-chose", poursuit-il, mais cette distinction va lui donner "plus de poids politique" pour arrêter les violences sexuelles employées comme "armes de guerre" en RDC.

franceinfo : Qu'est-ce que ce prix Nobel de la Paix va changer pour Denis Mukwege ?

Guy-Bernard Cadière : C'est merveilleux d'abord pour les femmes. C'est merveilleux pour lui, parce qu'évidemment, une notoriété comme cela va lui permettre une certaine sécurité. Il est toujours emprisonné dans une maison qui se trouve au milieu de son hôpital, lui-même entouré de barbelés. Donc, ce n'est pas simple. Des consécrations comme cela lui donnent une visibilité qui va lui permettre d'avoir un peu les coudées libres. Il va continuer son travail. Il est gynécologue et chirurgien hors pair. Après en avoir eu marre d'avoir à opérer la maman, la fille, la petite-fille, il est devenu militant des droits de l'homme et de la femme. C'est ce qui lui pose des problèmes par rapport aux gens qu'il gêne. Il va continuer son travail. Cela va l'encourager.

Est-ce que cela va changer ses conditions de travail ?

Au niveau chirurgical, cela ne va pas changer grand-chose. Jeudi prochain, on part. Nous avons 60 femmes à opérer. Cela sera de la même manière. Par contre, au niveau de son poids sur l'avenir du Congo, la reconnaissance de l'international est évidemment primordiale pour lui. Je pense que sur le plan politique, il va pouvoir mieux défendre le droit des hommes et des femmes.

Est-ce qu'il pourra avoir plus d'aide concrète de la communauté internationale ?

J'espère. Le conflit dans l'est du Congo entraîne des centaines de milliers de morts et des femmes sont mutilées. Dans cette région, le viol avec extrême violence, est utilisé comme arme de guerre. Il faut absolument que cela s'arrête. Bien sûr que grâce au soutien de la communauté internationale, il va avoir beaucoup plus de poids pour arrêter cela.

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