120 policiers ont été tués lundi à Jisr al-Choughour, a affirmé la télévision officielle syrienne
Alors que l'armée mène depuis samedi des opérations sécuritaires dans cette localité du nord-ouest du pays, la télévision a affirmé que les policiers avaient été attaqués par "des groupes armés".
La télévision a parlé "d'embuscade" et de "massacre" contre les forces de l'ordre opérés par des bandes munies "d'armes de moyen calibre et de grenades".
Toujours selon la télévision, "huit gardiens d'un bâtiment de la poste ont été tués par des bandes armées qui avaient fait exploser l'immeuble en faisant sauter les conduites de gaz" à Jisr al-Choughour.
Selon des militants, au moins 37 habitants de Djisr el Choghour ont été tués depuis samedi lors d'une opération militaire de reprise en main de cette ville proche de la Turquie secouée par des manifestations antigouvernementales.
Le ministre syrien de l'Intérieur, Mohammad Ibrahim al-Chaar, a lancé lundi une mise en garde aux "groupes armés" qui sévissent selon lui en Syrie , affirmant que "l'Etat ne restera pas les bras croisés" face aux attaques, dans un communiqué qu'il a lu à la télévision.
"L'Etat agira avec fermeté, avec force et conformément à la loi et il ne restera pas les bras croisés face aux attaques armées qui portent atteinte à la sécurité de la patrie", a affirmé le ministre.
Assad fait mine de s'engager sur la voie du multipartisme
Dimanche, pressé par la communauté internationale de cesser ce bain de sang, le régime du président Assad a annoncé la création d'une commission qui serachargée d'élaborer un projet de loi sur les partis politiques. Le multipartisme est une revendication phare des opposants.
Ce n'est toutefois pas la première fois que le régime du président Bachar al-Assad annonce des mesures d'apaisement depuis le début du mouvement de contestation, le 15 mars, tout en continuant d'envoyer l'armée réprimer férocement la contestation.
Plus d'un millier de civils tués depuis le 15 mars
Lundi, six organisations des droits de l'Homme de Syrie ont dénoncé "le recours excessif à la force pour disperser les rassemblements pacifiques des citoyens syriens sans armes".
Ces ONG, dont l'Organisation nationale des droits de l'Homme en Syrie et le Comité kurde de défense des droits de l'Homme, ont appelé le gouvernement à "arrêter la spirale de violence et d'assassinats dans les rues syriennes". Elles ont demandé une commission d'enquête "indépendante et transparente pour dévoiler les responsables de la violence".
Selon des organisations de défense des droits de l'Homme, plus de 1.100 civils ont été tués et au moins 10.000 personnes ont été interpellées depuis le début du mouvement il y a près de deux mois.
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