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Elections législatives tendues en Israël

Un peu plus de cinq millions d'électeurs israéliens vont pourvoir aujourd'hui les 120 sièges de la Knesset, le parlement. Les dernières projections donnent le Likoud (droite) légèrement en avance sur les centristes de Kadima. _ Mais le contexte tendu débouche sur une percée de l'extrême droite (Yisrael Beiteinu), qui devance les travaillistes (gauche) et se pose en arbitre du scrutin.
Article rédigé par franceinfo
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“Tout vote qui n'ira pas au Likoud dans le camp national renforcera Kadima”. Benjamin Netanyahu, le patron du parti traditionnel de la droite israélienne a planté le décors.
_ Selon les derniers sondages, le Likoud reste le favori du scrutin d'aujourd'hui. Mais son avance fond comme un glaçon dans le désert du Neguev. Vendredi dernier, les sondeurs ne donnaient plus au Likoud que deux à trois sièges d'avance sur le parti centriste de Kadima, emmené par la ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni (contre neuf en décembre).

Ce qui fait peur à Benjamin Netanyahu, c'est surtout un débordement par la droite. Le parti ultranationaliste Yisrael Beiteinu (Israël notre maison), sous la férule d'un de ses anciens chefs de cabinet, Avigdor Lieberman, réalise une percée inattendue, qui doit sans doute beaucoup aux questions de sécurité, après la guerre de Gaza et l'échec des pourparlers avec les Palestiniens.
Yisrael Beiteinu est donc crédité de 18 à 19 sièges (contre 11 le mois dernier). Le parti prône la ligne dure à l'encontre des Palestiniens tout comme des Arabes israéliens, invités à faire preuve de loyauté.
Si cette avancée se confirme, le parti vainqueur aura du mal à gouverner sans l'extrême-droite, dans un pays où aucun parti n'a de toute façon jamais atteint la majorité absolue.

En conséquence, Benjamin Netanyahu a durci son discours en frappant plus fort sa principale concurrente, Tzipi Livni, qui emmène le parti Kadima, créé par Ariel Sharon (toujours en semi-coma). Il l'accuse d'avoir “abandonné Jérusalem” et attaque les principes des accords d'Oslo et les pourparlers en cours avec l'autorité palestinienne.

Des négociations que Tzipi Livni ne renie pas. Elle clame que si elle est élue, elle poursuivra le dialogue avec Mahmoud Abbas, le président palestinien issu du Fatah.
Mais même si Kadima arrivait en tête, l'hypothèque d'extrême-droite ne serait pas plus levée qu'avec le Likoud. La coalition actuelle avec les travaillistes n'a pas pu récolter les fruits électoraux de l'opération “plomb durci”, qui a fait 1.300 morts dans la bande de Gaza entre le 27 décembre et le 18 janvier.
Les travaillistes, à la traîne dans les sondages, n'apparaissent pas en mesure de constituer cette fois une alternative, emmenés par un Ehud Barak dont les capacités politiques ne parviennent pas à convaincre. Ce scrutin législatif s'annonce comme le plus à droite de l'histoire politique du pays.

Grégoire Lecalot, avec agences

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