"Qu'est-ce que j'irais faire en France ?" : à Beyrouth, des Franco-Libanais s'inquiètent des bombardements, mais n'envisagent pas le départ
L'explosion a laissé un trou béant au milieu d'un immeuble : l'armée israélienne a mené une frappe dans le cœur de Beyrouth, tuant trois membres d'un groupe armé palestinien, le FPLP, lundi 30 septembre, après une semaine de bombardements visant notamment la banlieue sud de la capitale libanaise. Si cette nouvelle frappe accroit l'inquiétude des habitants, les Franco-Libanais rencontrés par France 2 n'envisagent pas de fuir.
"Qu'est-ce que j'irais faire en France ?", interroge Georges Nour, attablé à une terrasse. "Prendre un café le matin ? Aller au supermarché, ramener mon litre de vin et rentrer à la maison ? Et laisser toute ma vie derrière moi comme ça ?" Ce binational est déjà déraciné : comme de nombreux habitants, il a fui le sud du Liban, particulièrement pris pour cible, et ignore ce qu'est devenue sa maison. "Je ne veux pas savoir", dit-il.
"On ne sait pas si on est en sécurité partout"
Selene Massy, elle, fait partie d'un groupe de bénévoles qui prépare des repas pour 2 000 personnes réfugiées à Beyrouth. Elle y voit un geste de résistance et de "solidarité avec les déplacés", qui permet aussi "d'avoir des moments (...) où on est dans l'action, où on n'est pas à regarder les nouvelles tout le temps". Si cette autre Franco-Libanaise ne compte pas non plus partir, elle ne nie pas le danger : "On ne sait pas, aujourd'hui, si on est en sécurité partout".
Dimanche, à son arrivée à Beyrouth, le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, a annoncé la mort d'un ressortissant français, le deuxième tué depuis le début des bombardements israéliens sur le Liban.
Regardez l'intégralité du reportage dans la vidéo ci-dessus.
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