Guerre au Proche-Orient : ce qu'il faut retenir de la journée du jeudi 3 octobre

Israël continue ses opérations terrestres en territoire libanais, près de la frontière avec Israël, où des affrontements se poursuivent contre le Hezbollah.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5 min
Un bâtiment endommagé par une frappe israélienne dans un quartier de la banlieue Sud de Beyrouth (Liban), le 3 octobre 2024. (FADEL ITANI / NURPHOTO VIA AFP)

Israël mène depuis lundi une offensive terrestre en plusieurs endroits dans le sud du pays, un des bastions du puissant mouvement libanais soutenu par l'Iran. Des frappes aériennes ont visé notamment Beyrouth et sa banlieue sud, jeudi 3 octobre, dont l'une a touché "le quartier général du renseignement" du Hezbollah près de la capitale libanaise, a annoncé l'armée. Quelque "15 cibles terroristes du Hezbollah ont été frappées jeudi à Beyrouth, selon cette source, comprenant notamment "des sites de production d'armes et des sites de stockage d'armes. Voici ce qu'il faut retenir de cette nouvelle journée de conflit.

Un neuvième soldat israélien mort dans le sud du Liban

L'armée israélienne a annoncé la mort d'un nouveau soldat dans des combats dans le sud du Liban, ce qui porte à neuf le nombre de militaires tués depuis le début de l'offensive au sol lundi contre le mouvement islamiste Hezbollah. "Le capitaine Ben Zion Falach, âgé de 21 ans (...) est tombé hier [mercredi] au cours de combats dans le sud du Liban", a précisé l'armée dans un communiqué. Pour autant, l'armée israélienne poursuit toujours ses opérations transfrontalières. "Nous n'autoriserons pas que le Hezbollah s'installe [à nouveau] dans ces endroits à l'avenir", a déclaré le général de corps d'armée, Herzi Halevi, dans une déclaration vidéo. "Les coups sévères portés au Hezbollah [...] à Beyrouth dans la vallée [de la Beqaa], et dans le sud du Liban vont se poursuivre", a-t-il assuré.

L'armée libanaise, de son côté, a annoncé avoir riposté pour la première fois depuis un an à des tirs israéliens, après la mort d'un deuxième de ses soldats dans le sud du Liban. "Un soldat a été tué après que l'ennemi israélien a visé un poste militaire dans la région de Bint Jbeil dans le sud, et le personnel militaire a répondu aux tirs", a annoncé l'armée dans un communiqué.

De nouvelles frappes israéliennes sur Beyrouth

Trois nouvelles frappes israéliennes ont touché la banlieue sud de Beyrouth, a rapporté l'agence nationale de presse libanaise. Une source proche de la formation islamiste pro-Iran a déclaré à l'AFP qu'un immeuble visé abritait le bureau du département d'information du Hezbollah, lequel "avait été évacué". Dans la nuit, 17 raids aériens ont été lancés par Israël sur les secteurs chiites de Haret Hreik, Burj al-Barajneh et Hadath Gharb, dans le sud de la capitale, selon l'agence NNA. Une frappe israélienne a aussi touché un "centre de protection civile" du Hezbollah, dans le quartier de Bachoura, à Beyrouth, faisant six morts et sept blessés. L'armée israélienne a quant à elle déclaré que 15 combattants du Hezbollah avaient péri dans l'une de ses frappes.

Une frappe israélienne meurtrière en Cisjordanie

L'Autorité palestinienne a annoncé que 16 personnes avaient été tuées à la suite d'une frappe israélienne sur le camp de réfugiés de Tulkarem, ville du nord de la Cisjordanie où l'armée israélienne indique avoir mené un raid aérien. "Dans le cadre d'une opération conjointe des forces armées et du Shin Bet [l'agence de sécurité intérieure d'Israël], l'armée de l'Air israélienne a mené une frappe sur Tulkarem", indique un bref communiqué militaire israélien. Un habitant interrogé par l'AFP précise qu'un avion israélien avait "frappé une cafétéria [dans] un immeuble de trois étages. Il y a de nombreuses victimes à l'hôpital" a-t-il ajouté.

L'armée israélienne dit avoir libéré une Irakienne yazidie retenue à Gaza

L'armée israélienne a affirmé avoir libéré cette semaine une jeune femme yazidie retenue en captivité dans la bande de Gaza pendant dix ans après avoir été enlevée par des jihadistes du groupe Etat islamique et "vendue" à un membre du Hamas. Selon l'armée, cette femme de 21 ans a été "sauvée" dans le territoire enclavé, dans le cadre d'"une opération complexe en coordination avec les Etats-Unis, la Jordanie et d'autres partenaires internationaux".

A Washington, le Département d'Etat américain a confirmé que les Etats-Unis avaient "contribué" à l'évacuation de la jeune Irakienne, "afin qu'elle puisse retrouver sa famille en Irak". "Le terroriste qui la détenait a été tué, vraisemblablement lors de frappes [israéliennes], et elle est parvenue à s'enfuir et à rester cachée quelque part dans la bande de Gaza", ajoute un communiqué de l'armée israélienne, sans plus de détails.

Deux journalistes belges blessés au Liban

Deux journalistes de la chaîne de télévision belge VTM ont été agressés et blessés dans la nuit de mercredi à jeudi à Beyrouth alors qu'ils couvraient une frappe aérienne dans le centre-ville, a annoncé leur rédaction. Le reporter de guerre Robin Ramaekers, souffrant de "fractures au visage", et le cameraman Stijn De Smet, blessé à une jambe, ont tous deux été hospitalisés.

Les deux journalistes ont été agressés par un groupe d'hommes alors qu'ils venaient d'arriver sur les lieux d'une frappe aérienne israélienne ayant fait sept morts dans le quartier de Bachoura, en plein centre de Beyrouth. "Alors que Robin interrogeait des témoins et que Stijn filmait, un groupe d'une vingtaine d'hommes les a accusés de faire de l'espionnage au profit d'Israël", a expliqué à la mi-journée la chaîne flamande VTM. La situation a dégénéré, certains agresseurs étant armés, selon les premiers éléments.

Le G7 exprime son inquiétude

Les dirigeants des pays du G7 ont fait part de leur "profonde inquiétude" face à "la détérioration de la situation" au Moyen-Orient, et ont mis en garde contre "une escalade incontrôlable" dans la région. "Nous, dirigeants du G7, exprimons notre profonde inquiétude face à la détérioration de la situation au Moyen-Orient", écrivent-ils dans un communiqué commun. Ils condamnent "avec la plus grande fermeté l'attaque militaire directe de l'Iran contre Israël", qui représente "une menace sérieuse à la stabilité régionale". "Un cycle dangereux d'attaques et de représailles risque d'alimenter une escalade incontrôlable au Moyen-Orient, ce qui n'est dans l'intérêt de personne", s'inquiètent encore ces pays.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.