Guerre au Proche-Orient : ce qu'il faut retenir de la journée du mardi 15 octobre

Les Etats-Unis et la France ont haussé le ton face à Israël, alors que les frappes de Tsahal continuent sur le Liban et que des salves de roquettes sont toujours envoyées par le Hezbollah.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des secouristes dans des décombres au Liban, le 15 octobre 2024. (ABBAS FAKIH / AFP)

La pression s'accentue contre Israël. Le ton est monté entre Benyamin Nétanyahou et Emmanuel Macron, mardi 15 octobre. Ce dernier appelant le Premier ministre israélien à "ne pas oublier que son pays a été créé par une décision de l'ONU", après ses attaques contre les Casques bleus de la Finul. Les Etats-Unis ont également plaidé pour une amélioration de la situation à Gaza. Voici ce qu'il faut retenir de la journée.

Israël opposé à tout cessez-le-feu "unilatéral" au Liban

Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a déclaré mardi qu'il s'opposait à un "cessez-le-feu unilatéral" au Liban lors d'une conversation téléphonique avec le président français Emmanuel Macron, selon un communiqué publié par son bureau. Dans un discours, le numéro deux du Hezbollah, Naïm Qassem, a affirmé que "la solution" pour mettre fin à la guerre au Liban était "un cessez-le-feu", assurant que son mouvement ne serait "pas défait".

Le Hezbollah libanais menace d'attaquer "partout" en Israël

Le Hezbollah a défié ce mardi Israël malgré les coups durs qu'il a reçus, menaçant de l'attaquer "partout" sur son territoire, au moment où l'armée israélienne intensifie ses frappes au Liban sur les fiefs du mouvement pro-iranien et au-delà. "Comme l'ennemi israélien bombarde tout le Liban, nous avons le droit, en position de défense, d'attaquer partout dans l'entité ennemie israélienne, dans le centre, dans le nord et dans le sud", a lancé Naïm Qassem.

Le mouvement armé libanais a également annoncé avoir visé "trois bulldozers et un char Merkava" israéliens dans un village frontalier du sud du Liban et fait état de "combats rapprochés" dans cette région. Il a aussi revendiqué des tirs de roquettes sur plusieurs régions du nord d'Israël, dont Haïfa et Safed.

Les Etats-Unis mettent la pression

Les Etats-Unis ont menacé Israël de suspendre une partie de leur assistance militaire s'il n'y a pas d'amélioration significative de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza assiégée, lui donnant un délai de 30 jours. Cet avertissement figure dans une lettre datée de dimanche et adressée aux autorités israéliennes par les ministres américains des Affaires étrangères et de la Défense, Antony Blinken et Lloyd Austin, dans laquelle ils déplorent le faible niveau actuel d'aide humanitaire pour le territoire palestinien dévasté par un an de guerre.

Dans leur lettre, les deux ministres ont écrit "clairement au gouvernement d'Israël qu'il y avait des changements à faire pour que le niveau de l'aide apportée à Gaza remonte par rapport aux niveaux très, très bas d'aujourd'hui", a affirmé à la presse le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller, en révélant le contenu de la lettre.

Le ton monte entre Benyamin Nétanyahou et Emmanuel Macron

Déjà enflammé, le ton s'est encore durci mardi entre le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, avec un nouvel échange très ferme qui a porté cette fois sur le rôle de l'ONU dans la création de l'Etat d'Israël.

Benyamin Nétanyahou "ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l'ONU", a lancé Emmanuel Macron lors du Conseil des ministres, selon des propos rapportés par des participants, confirmées par France Télévisions. "Et par conséquent ce n'est pas le moment de s'affranchir des décisions de l'ONU", a-t-il poursuivi en s'adressant, de manière indirecte, au Premier ministre israélien avec lequel il s'est ensuite entretenu au téléphone.

Benyamin Nétanyahou a visiblement été piqué au vif par ces déclarations, et l'a fait savoir par une réponse tonitruante. "Un rappel au président de la France : ce n'est pas la résolution de l'ONU qui a établi l'Etat d'Israël, mais plutôt la victoire obtenue dans la guerre d'indépendance avec le sang de combattants héroïques, dont beaucoup étaient des survivants de l'Holocauste - notamment du régime de Vichy en France", a déclaré le chef du gouvernement israélien dans un communiqué.

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