Guerre au Proche-Orient : ce qu'il faut retenir de la journée du samedi 5 octobre

L'embrasement régional menace le Moyen-Orient, alors que l'Iran a prévenu qu'il réagirait "encore plus fort" si Israël répondait à l'attaque iranienne de missiles. Une passe d'armes a opposé Emmanuel Macron et Benyamin Nétanyahou au sujet de la livraison d'armes à l'Etat hébreu.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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De la fumée s'échappe d'un quartier résidentiel de Beyrouth, au Liban, le 5 octobre 2024. (RAMIZ DALLAH / ANADOLU / AFP)

Israël commémore lundi 7 octobre l'attaque sans précédent du Hamas sur son territoire en octobre 2023, qui a provoqué la sidération dans le pays et déclenché la guerre dans la bande de Gaza, laquelle s'est depuis étendue au Liban voisin contre le Hezbollah. Ce mouvement sera combattu "sans répit", a promis l'Etat hébreu. Samedi, Emmanuel Macron s'est prononcé pour l'arrêt des livraisons d'armes utilisées à Gaza, ce qui lui a valu une réponse virulente de Benyamin Nétanyahou. Voici ce qu'il faut retenir de cette nouvelle journée de conflit.

Emmanuel Macron souhaite l'arrêt des livraisons d'armes utilisées par Israël à Gaza, Benyamin Nétanyahou réplique 

Le président français Emmanuel Macron s'est prononcé samedi 5 octobre pour l'arrêt des livraisons d'armes à Israël qui sont utilisées dans le conflit à Gaza. "Je pense qu'aujourd'hui, la priorité, c'est qu'on revienne à une solution politique, qu'on cesse de livrer les armes pour mener les combats sur Gaza, a-t-il déclaré sur France Inter. La France n'en livre pas", a-t-il ajouté. En janvier 2024, le gouvernement avait assuré ne livrer que des équipements défensifs à Israël.

Dans la soirée, Benyamin Nétanyahou a répliqué au chef de l'Etat de manière virulente. "Alors qu'Israël combat les forces de la barbarie dirigées par l'Iran, tous les pays civilisés devraient se tenir fermement aux côtés d'Israël. Pourtant, le président Macron et d'autres dirigeants occidentaux appellent maintenant à des embargos sur les armes contre Israël. Ils devraient avoir honte", a déclaré Benyamin Netanyahou dans un communiqué de son bureau. "Votre honte perdurera longtemps après notre victoire."

L'Iran prévient Israël en cas de réponse aux tirs de missiles

Le chef de la diplomatie iranienne a promis samedi que Téhéran réagirait "encore plus fort" si Israël répondait à l'attaque iranienne de missiles. "Notre réaction à toute attaque du régime sioniste (Israël) est tout à fait claire", a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi dans la capitale syrienne Damas, où il a notamment rencontré le président Bachar al-Assad, allié de Téhéran. Le 1er octobre, l'Iran a lancé quelque 200 missiles sur le territoire israélien, la deuxième attaque directe de ce type en moins de six mois.

Le contact avec un haut responsable du Hezbollah a été "perdu" depuis vendredi

Plusieurs sources au sein du mouvement islamiste libanais ont affirmé à l'AFP et à CNN que le contact avec Hachem Safieddine avait été "perdu" depuis les frappes israéliennes ayant visé le fief du Hezbollah près de Beyrouth vendredi. Son nom circulait comme potentiel successeur de Hassan Nasrallah, tué le 27 septembre.

De nouveaux bombardements à Beyrouth, où la situation humaine est critique

Une série d'explosions a été entendue dans la nuit de vendredi à samedi dans la banlieue sud de la capitale libanaise, réputée comme étant le fief du Hezbollah, après que l'armée israélienne a émis des ordres d'évacuation pour certains secteurs. Vendredi soir, le porte-parole de l'armée israélienne en langue arabe, Avishay Adrae, avait en effet alerté les habitants des quartiers de Burj el-Barajneh et Haret Hreik d'opérations imminentes sur "des installations et des intérêts du Hezbollah", ordonnant à ces résidents de se tenir à "au moins 500 mètres" des sites désignés.

Benyamin Nétanyahou a affirmé samedi que l'armée avait réussi à détruire "une grande partie" de l'arsenal du Hezbollah au Liban et à "changer" le cours de la guerre contre le mouvement islamiste soutenu par l'Iran. "Nous devons continuer de faire pression sur le Hezbollah et infliger des dommages supplémentaires à l'ennemi, sans concessions et sans répit pour l'organisation", a dit le général Halevi.

Par ailleurs, le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi, a estimé samedi que le Liban traverse "une crise terrible""Des centaines de milliers de personnes sont démunies ou déplacées par les frappes aériennes israéliennes. Je suis venu ici en solidarité avec les personnes touchées, pour soutenir l'effort humanitaire et pour demander davantage d'aide internationale", a-t-il déclaré sur le réseau social X.

A Londres, Paris ou au Cap, de nombreuses manifestations pro-Gaza et en soutien au Liban

Au Cap (Afrique du Sud), à Caracas (Venezuela), à Londres (Royaume-Uni), à Paris, Lyon ou Strasbourg, des milliers de personnes ont défilé samedi 5 octobre lors de rassemblements pro-Gaza, marquant le premier anniversaire du sanglant conflit entre Israël et le Hamas. Ces manifestations avaient lieu alors qu'Israël vient de mener de nouveaux bombardements au Liban, notamment dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah pro-iranien. 

Des manifestants en soutien à la Palestine et au Liban à Toulouse, le 5 octobre 2024. (ALAIN PITTON / NURPHOTO / AFP)

En Israël, de multiples commémorations prévues pour l'anniversaire du 7-Octobre

Pour le premier anniversaire de la journée la plus meurtrière en Israël depuis sa création en 1948, le chef de l'Etat, Isaac Herzog, présidera une cérémonie commémorative à Sderot, l'une des villes les plus durement touchées. Le bilan de cette attaque s'élève à 1 205 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza.

Parmi les autres événements prévus lundi en Israël figurent une commémoration dans le kibboutz Reim, site du festival de musique Nova où des militants du Hamas ont tué au moins 370 personnes, et un rassemblement dans un autre kibboutz proche, Berri, où plus de 100 personnes ont été tuées le 7 octobre 2023.

A Tel-Aviv (centre), des manifestations sont organisées dès dimanche. Les familles des otages toujours captifs dans la bande de Gaza prévoient un rassemblement pour exiger leur libération. Au total, 251 otages avaient été emmenés dans la bande de Gaza. Un an plus tard, 97 sont toujours retenus en captivité, dont 33 déclarés morts. Samedi, le président israélien, Isaac Herzog, a déclaré dans un communiqué que les blessures n'étaient "pas encore complètement guéries (...) parce que des otages sont encore torturés, exécutés et meurent en captivité".

Le Canada appelle ses ressortissants à quitter le Liban

Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a appelé samedi ses compatriotes à quitter en urgence le Liban, bombardé par l'armée israélienne, qui a lancé une opération terrestre contre le Hezbollah dans le sud du pays. "On encourage tous les Canadiens qui sont au Liban à prendre des places sur ces avions-là et sortir du Liban pendant qu'ils le peuvent", a-t-il déclaré lors d'un point-presse à Paris, où il participe au sommet de la Francophonie. Ces derniers jours, l'Australie, le Royaume-Uni, les Pays-Bas ou encore l'Allemagne ont lancé des appels similaires, et même commencé à évacuer leurs ressortissants. La France n'a pas encore émis de tel avis.

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