Journalistes tués au Liban : "C'est une tragédie, une catastrophe pour le journalisme", réagit RSF

Selon le ministre de l'Information libanais, 18 journalistes représentant sept médias étaient présents dans une résidence visée en pleine nuit par l'armée israélienne.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les proches et les collègues de trois journalistes tués dans une frappe israélienne dans le village libanais de Hasbaya au sud du pays se rassemblent autour d’une ambulance de la Croix-Rouge alors que leurs corps arrivent à l’hôpital de Beyrouth le 25 octobre 2024. (FADEL ITANI / AFP)

"C'est une tragédie, une catastrophe pour le journalisme", réagit vendredi 25 octobre sur France Culture, Jonathan Dagher, responsable du bureau Moyen-Orient de Reporters sans frontières (RSF), après la mort de trois journalistes tués dans la nuit de jeudi à vendredi dans une frappe israélienne à Hasbaya au sud du Liban. Il s'agit d'un caméraman Ghassan Najjar, d'un ingénieur de radiodiffusion, Mohammad Reda, de la chaîne pro-iranienne Al Mayadeen, ainsi que la vidéo journaliste Wissam Qassem qui travaillait pour la chaîne du Hezbollah Al-Manar.

Selon le ministre de l'Information libanais, Ziad Makari, 18 journalistes représentant sept médias étaient présents dans la résidence visée en pleine nuit. "D'après les premières informations que nous avons, il y avait des voitures siglées 'presse' garées à l'extérieur", souligne Jonathan Dagher. Les journalistes étaient "clairement identifiables" et la frappe était "isolée". "Il n'y a pas eu de frappes autour ou dans le village", affirme le responsable de RSF. "Il s'agit vraisemblablement d'une frappe ciblée contre la presse et donc crime de guerre", déclare Jonathan Dagher. "Bien sûr que nous allons enquêter", ajoute-t-il.

"Un crime de guerre"

Il rappelle qu'à Gaza, "plus de 140 journalistes ont été tués depuis le 7 octobre par l'armée israélienne". Il estime que pour au moins "34 journalistes", RSF a "assez d'informations et d'éléments pour montrer qu'il s'agit vraisemblablement d'un ciblage ou qu'ils ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions". "Le ciblage des journalistes constitue un crime de guerre", insiste-t-il.

Soit les journalistes "étaient clairement identifiables", soit "ils ont été touchés par des snipers ou des drones qui sont des armes de cible" ou parfois "les journalistes avait reçu des menaces avant", ce sont ces éléments sur lesquels RSF s'appuie pour ses enquêtes.

Jonathan Dagher pointe aussi le fait que depuis le 7 octobre, la bande de Gaza "est complètement fermée aux journalistes qui souhaitent rentrer de l'extérieur", la presse étrangère n'a pas le droit d'accéder à l'enclave. "Avec ce bilan sans précédent de journalistes tués, les journalistes qui continuent de travailler le font dans une situation très, très dangereuse".

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