Proche-Orient : "Il faut faire tous les efforts possibles pour secourir le Liban", plaide le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés
"Il faut faire tous les efforts possibles pour secourir le Liban", plaide mercredi 9 octobre sur France Inter Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, face aux bombardements israéliens au Liban. Le patron du HCR alerte sur le "million et demi de personnes déplacées" en raison de ces frappes aériennes. Filippo Grandi estime que "le plus important est de multiplier les efforts, jusqu'à présent vains, pour obtenir au moins un cessez-le-feu".
Filippo Grandi alerte sur la situation alarmante du Liban, qui était déjà en proie à "une crise sociale, politique, économique et financière terrible".
"Le Liban est un petit pays et d'avoir 1,5 million de déplacés c'est incroyable, c'est comme si un tiers de la population de la France était déplacé en l'espace de deux semaines."
Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiésà France Inter
Actuellement en Jordanie, Filippo Grandi s'est rendu ces derniers jours en Syrie et au Liban pour évaluer l'ampleur de la crise humanitaire sur place. Il a constaté que des bombardements israéliens ont "détruit ou endommagé des infrastructures civiles, des maisons et des infrastructures de santé", ce qui contrevient à "l'obligation des États de respecter les vies et les infrastructures civiles".
Appel à une aide humanitaire d'urgence
Le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés décrit avoir vu à la "frontière libanaise en Syrie" de nombreuses personnes déplacées, notamment "des femmes, des enfants et des vieillards". Il assure qu'en une seule journée, "6 500 personnes ont traversé la frontière", dont l'un des principaux points "a été gravement endommagé par une frappe aérienne il y a quelques jours". Filippo Grandi rappelle que parmi ces réfugiés, certains sont des Syriens qui "avaient déjà fui une guerre et maintenant en fuient une autre", ce qu'il qualifie de "cruel". "Un très grand nombre essaient de rentrer en Syrie en catastrophe, de passer le frontière en traversant beaucoup de difficultés car c'est l'une des zones de combat les plus acharnées". Il évoque également ces "Libanais qui deviennent à leur tour des réfugiés en Syrie".
Face à cette situation alarmante, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés a lancé deux appels ces derniers jours : "le premier pour 425 millions de dollars pour trois mois au Liban et un autre appel, au nom des Nations unies, pour ceux qui arrivent en Syrie d'à peu près 320 millions de dollars pour six mois". Filippo Grandi affirme que "ces appels concernent principalement l'aide d'urgence" et serviront donc à distribuer "des vivres, médicaments, couvertures ou encore matelas". Il insiste sur la nécessité de "financer un effort, surtout au Liban" à la fois pour "la réfection de centres d'accueil" et pour "aider les familles qui accueillent les déplacés, des familles très pauvres qui partagent le peu qu'elles ont pour héberger des amis, de la famille voire des inconnus". "Il faut faire un effort très humanitaire pour qu'au moins on puisse satisfaire aux besoins primaires des personnes, en attendant que la situation se calme et qu'une partie des gens puissent rentrer chez eux", ajoute-t-il.
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