L'Iran tire des missiles balistiques sur des cibles en Irak et en Syrie
Les Gardiens de la Révolution iraniens ont lancé une attaque de missiles contre des "groupes terroristes" à Erbil, ville du Kurdistan irakien, a annoncé un média d'Etat iranien dans la nuit du lundi 15 au mardi 16 janvier. Ils ont assuré avoir visé et détruit "un quartier général d'espionnage" qu'ils ont attribué à Israël, tout comme a été ciblé "un rassemblement de groupes terroristes anti-iraniens", selon l'agence de presse officielle IRNA. Les frappes ont tué au moins "quatre civils" et fait six blessés, selon les autorités de la région autonome.
Les frappes interviennent dans un contexte régional tendu, sur fond de guerre à Gaza entre Israël et le Hamas palestinien qui fait craindre un embrasement régional entre les alliés des deux camps. A Washington, une responsable a dénoncé "une série de frappes imprudentes et imprécises". "Aucun personnel ni aucune installation américaine n'a été visé", a toutefois précisé Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche. Le département d'Etat américain a souligné que les Etats-Unis étaient "opposés" à ces "frappes irresponsables" qui "sapent la stabilité de l'Irak". La France a également condamné les frappes, les qualifiant de "violations inadmissibles" de la souveraineté de l'Irak.
Le chargé d'affaires iranien convoqué à Bagdad
De son côté, le ministère irakien des Affaires étrangères a condamné "une agression visant la souveraineté de l'Irak et la sécurité de son peuple", assurant que les autorités y répondraient via "toutes les mesures légales" nécessaires, y compris "une plainte au Conseil de sécurité" de l'ONU. Le ministère a également convoqué le chargé d'affaires iranien à Bagdad pour lui remettre une "missive de protestation".
Le Corps des gardiens a quant à lui annoncé sur son site internet Sepah News avoir identifié en Syrie "les lieux de rassemblement des commandants et des principaux éléments liés aux récentes opérations terroristes, en particulier l'Etat islamique", et les avoir "détruits en tirant un certain nombre de missiles balistiques". Il a expliqué que cette attaque s'était faite en "réponse aux récents crimes de groupes terroristes qui ont injustement martyrisé un certain nombre de nos chers compatriotes à Kerman et Rask".
Le 3 janvier, des assaillants avaient perpétré un attentat suicide contre la foule rassemblée à Kerman, lors d'une cérémonie près de la tombe du général Qassem Soleimani, l'ex-architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient, tué en janvier 2020 par une frappe américaine en Irak. L'attaque, revendiquée par l'EI, avait fait plus de 90 morts et de nombreux blessés.
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