Profanation du Coran : une ONG danoise cible d'une "attaque armée" en Irak
La tension est encore montée d'un cran en Irak. Le Conseil danois pour les réfugiés (DRC) a rapporté samedi 22 juillet une "attaque armée" contre ses locaux situés près de la métropole de Bassora, dans le sud du pays. L'ONG a précisé dans un communiqué que son personnel était "physiquement indemne". Elle fait toutefois de dégâts matériels, soulignant que des "structures" ont été incendiées. L'attaque fait suite à des informations de presse qui semblent faire état d'une profanation du Coran au Danemark.
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Sur sa page Facebook, le mouvement d'extrême droite Danske Patrioter a ainsi posté vendredi la vidéo d'un homme brûlant ce qui semble être un exemplaire du texte sacré de l'islam et piétinant un drapeau irakien. Contactée samedi par l'AFP, l'inspectrice en chef adjointe à la police de Copenhague, Trine Fisker, a "confirmé une toute petite manifestation hier face à l'ambassade d'Irak : je peux aussi confirmer qu'un livre a été brûlé, nous ne savons pas de quel livre il s'agissait".
Bagdad dénonce des faits odieux
Plus tôt, samedi, les forces de sécurité irakiennes ont dispersé des centaines de partisans du leader religieux Moqtada Sadr à Bagdad qui ont tenté de rallier l'ultrasécurisée Zone verte abritant notamment des ambassades. Ils ont tenté de marcher vers l'ambassade danoise, selon un photographe de l'AFP
Depuis plusieurs jours, Moqtada Sadr souffle sur les braises, mettant dans l'embarras les autorités irakiennes sur fond de graves tensions diplomatiques régionales. Après deux événements publics autorisés à Stockholm durant lesquels le Coran a été profané par un réfugié irakien, l'ambassade suédoise à Bagdad a été incendiée jeudi par des manifestants sadristes, le gouvernement irakien a annoncé l'expulsion de l'ambassadrice de Suède, et les condamnations régionales se sont succédé.
Le ministère des Affaires étrangères irakien a condamné samedi "la profanation du saint Coran et du drapeau irakien devant l'ambassade d'Irak au Danemark". Ces "faits odieux ne peuvent s'inscrire dans un contexte de liberté d'expression et de liberté de manifestation", ajoute-t-il.
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