Israël : Olmert tire sa révérence
Son successeur aura la lourde tâche de faire oublier la série de coups encaissés par le chef du gouvernement. Derniers en date: la recommandation de la police de l'inculper pour corruption. Une démarche qui ternit encore plus une image déjà peu reluisante et pourrait l'inciter à quitter le pouvoir plus vite que prévu. Fin juillet, sous la pression de l'opinion publique, il avait annoncé qu'il ne se présenterait pas aux primaires du Kadima (centriste) et renoncerait de la sorte aux fonctions qu'il exerce depuis janvier 2006.
Les enquêteurs ont d'ores et déjà fait savoir qu'ils avaient suffisamment de preuves pour recommander l'inculpation de M. Olmert, 62 ans, pour "corruption" et "abus de confiance" dans le cadre de deux des six dossiers le concernant. Ceci quatre mois après que la police israélienne eut dévoilé que M. Olmert avait reçu en liquide d'importantes sommes d'argent, qui pourraient constituer des pots de vin, d'un homme d'affaires juif américain alors qu'il était maire de Jérusalem entre 1993 et 2003.
Chacun de ses faits et gestes est épié, analysé et rapporté aux "affaires", y compris le rapprochement surprise avec la Syrie, avec laquelle des négociations indirectes sont en cours. Y compris, également, les pourparlers actuellement menés avec l'Autorité palestinienne, qui n'ont jusque-là enregistré aucun progrès notoire. Il aura aussi évité de lancer une opération massive contre le Hamas à Gaza.
Au fil des dernières années, Olmert s'est rangé peu à peu à l'idée d'un retrait des territoires palestiniens en échange de la paix, tout en comptant maintenir des blocs de colonies en Cisjordanie occupée. Quant à l'économie, elle connait depuis le début de son mandat une très forte croissante qui plafonne aujourd'hui à 5% en rythme annuel. Le taux de chômage n'a lui jamais été aussi bas depuis 20 ans, puisqu'il est passé sous la barre des 6% au cours du deuxième trimestre 2008.
Mais, porté au pouvoir en mars 2006 sur le projet ambitieux de fixer les frontières d'Israël par une "séparation" unilatérale, il a surtout été critiqué pour sa gestion de la guerre contre le mouvement chiite Hezbollah au Liban à l'été 2006, et a battu des records d'impopularité.
Caroline Caldier avec agences
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