Après les propos de Kerry sur le Proche-Orient, Netanyahu dénonce un discours "biaisé" et Abbas réclame l'arrêt de la colonisation
Dans un discours en forme de bilan, le secrétaire d'Etat américain a défendu mercredi la solution à deux Etats, "seule voie possible" pour la paix entre Israéliens et Palestiniens, une vision dénoncée comme "biaisée" par le Premier ministre israélien.
Un discours en forme de bilan sur le Proche-Orient après huit années d'administration Obama. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a de nouveau défendu, mercredi 28 décembre, la solution à deux Etats, israélien et palestinien, "seule voie possible" vers la paix entre les deux peuples. Il a toutefois estimé que cette solution se trouve en "grand danger", du fait notamment de la politique de colonisation menée par le gouvernement de Benjamin Netanyahu en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, deux territoires palestiniens occupés par Israël depuis 1967. Cette occupation est considérée illégale par la communauté internationale.
Les relations sont au plus bas entre Israël et son proche allié américain, les Etats-Unis présidés par Barack Obama n'ayant pas mis leur veto vendredi à une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant les colonies israéliennes. Ces implantations en territoires occupés sont vus comme le principal obstacle pour arriver à une solution de paix car elles empiètent sur le territoire d'un futur Etat palestinien.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a aussitôt dénoncé le "discours biaisé" contre Israël prononcé par le secrétaire d'Etat américain en l'accusant d'être "obsédé" par la question des colonies israéliennes.
Les Palestiniens prêts à reprendre les négociations si Israël cesse la colonisation
"Comme la résolution du Conseil de sécurité que le secrétaire d'Etat a fait avancer à l'ONU, son discours de ce soir était biaisé contre Israël", a déclaré Benjamin Netanyahu. "Pendant plus d'une heure, il a traité de manière obsessionnelle des colonies et a à peine évoqué la racine du conflit à savoir l'opposition palestinienne à un Etat juif et ce quelles que soient ses frontières", a ajouté le Premier ministre israélien.
"A la minute où le gouvernement israélien acceptera de cesser toutes ses activités de colonisation (...), les responsables palestiniens sont prêts à reprendre les négociations", a déclaré de son côté le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, après les propos du secrétaire d'Etat américain.
Après avoir rappelé son engagement "pour une paix juste", Mahmoud Abbas a dit continuer sa coopération étroite avec la France en vue de la réussite de la conférence internationale sur le Proche-Orient qui se tiendra le 15 janvier à Paris. La France organisera cette conférence, avec quelque 70 pays, mais sans les Israéliens ni les Palestiniens, pour réitérer le soutien de la communauté internationale à une solution au conflit israélo-palestinien sur la base de deux Etats.
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