Cet article date de plus d'un an.

Attaque du Hamas contre Israël : "La peur n'existe pas", assure Elie Lévy, conseiller consulaire

"Quand on a pris la décision de vivre en Israël, on s'habitue à vivre avec un peu de danger", explique Elie Lévy.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Des voitures de police israéliennes patrouillent dans une rue principale du centre de Jérusalem, le 9 octobre 2023. (THOMAS COEX / AFP)

"La peur n'existe pas", a assuré lundi 9 octobre sur franceinfo le Franco-Israélien Elie Lévy, conseiller consulaire représentant les Français à l’étranger, après les attaques menées par le Hamas contre Israël samedi. Arrivé en 2007 en Israël, il vit à Netanya, au nord de Tel-Aviv, une ville "relativement protégée". Mais il compare les attaques de samedi à "un pogrom". "C'est la Nuit de cristal, multipliée par 1 000", affirme le Franco-Israélien, faisant référence au pogrom ordonné dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938 par le parti nazi sur tout le territoire du Reich, dans la plupart des villes d'Allemagne et d'Autriche.

franceinfo : Comment ressentez-vous la situation depuis Netanya ?

Elie Lévy : Je suis à Netanya qui est une ville relativement protégée; Je suis arrivé en Israël en 2007. Et depuis 2007, je n'ai jamais vu cette ville dans cet état. Les magasins sont fermés, les gens ne sont pas dans la rue, personne ne sort. Les restaurants sont fermés. C'est vraiment une catastrophe économique.

Est-ce qu'il y a de la peur ?

La peur n'existe pas. Quand on a pris la décision de vivre en Israël, on s'habitue à vivre avec un peu de danger, parce qu'à chaque coin de rue, on peut avoir un terroriste qui vient vous planter un couteau. Ce qui s'est passé ce week-end, c'est un véritable pogrom. J'ai allumé la télévision samedi matin comme tous les matins, pour regarder un petit peu les informations. J'ai été abasourdi par ce qui s'est passé. C'était apocalyptique. On ne se rend pas compte.

J'ai des amis  qui habitaient dans un kibboutz à proximité de Gaza. J'ai essayé de les appeler pendant tout le samedi. Et enfin, vers 17h, le téléphone a répondu. Et c'était leur enfant qui m'a répondu, en pleurs. Il m'a raconté qu'il s'était caché sous un lit parce qu'on frappait à la porte. On avait forcé sa porte, on parlait en arabe. Et il a assisté à une scène horrible. Il a vu ses parents assassinés. Trois animaux ou trois bêtes sauvages, trois terroristes sont arrivés dans la maison et ont tiré une balle dans la tête de son père et de sa mère. Lui a eu la présence d'esprit d'aller se cacher sous un lit et en est sorti quelques heures après lorsqu'il a entendu les soldats qui parlaient hébreu rentrer.

" Est-ce que vous pouvez imaginer une telle scène ? C'est la Nuit de cristal, multipliée par 1 000. C'est un pogrom."

Elie Lévy, conseiller consulaire représentant les Français à l’étranger

à franceinfo

Nous avons actuellement plus de 1 000 morts. Si on compare avec ce qui s'est passé au Bataclan à l'échelle de la France, ça représente à peu près 7 000 morts en France. Il y a 2 700 blessés. Ce qui, toutes proportions gardées, donne 20 000 blessés en une journée.

À quoi vous attendez-vous dans les prochains jours ?

Ce [lundi] soir, à la frontière nord, il y a eu un incident assez grave, une infiltration de terroristes du Hezbollah. Six soldats israéliens blessés. On s'attend à ce que le front du Nord s'embrase aussi. On verra. Tout est prêt. Nous sommes dans les chambres fortes. Dans chaque immeuble ou dans chaque appartement, il y a des chambres fortes. J'ai préparé des provisions, je les garde au cas où. On vit dans l'attente de ce qui va se passer dans l'heure, dans la journée qui vient.

Ce pays n'existe que par la volonté de ses habitants. Et il existe ici une telle volonté de vivre, une telle solidarité entre le peuple et son armée. Nous n'avons pas une armée de métier, c'est l'armée du peuple. Quand les forces vives de ce pays sont réquisitionnées, ça donne des entreprises qui ferment, des restaurants qui des ferment et des boutiques qui ne fonctionnent plus.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.