Attaque du Hamas contre Israël : que sait-on des victimes françaises, mortes ou portées disparues ?
Alors que le bilan de l'attaque menée depuis samedi par le Hamas contre Israël ne cesse de s'alourdir, l'inquiétude grandit autour du sort des Français victimes de cette offensive d'une ampleur inédite. Dans son dernier bilan mardi 10 octobre, la ministre des Affaires étrangères a annoncé que 8 ressortissants français avaient été tués. Catherine Colonna a par ailleurs indiqué être "sans nouvelles" de vingt compatriotes. Parmi eux, certains "ont très probablement été enlevés".
Selon les informations communiquées à franceinfo par le député des Français de l'étranger, Meyer Habib, dont la circonscription comprend Israël, deux des personnes décédées ont été tuées alors qu'elles participaient à une rave-party dans le désert, près de la frontière avec Gaza, et prise pour cible par les assaillants. Le bilan y est particulièrement élevé puisque 260 personnes participant au Nova Festival ont été tuées, selon les secours. Contacté par franceinfo, le ministère des Affaires étrangères n'a donné aucune précision sur les circonstances des décès des Français.
Avidan T., 26 ans, originaire de Bordeaux et vivant en Israël, ferait partie des quatre victimes, selon le député Meyer Habib sur X et le consistoire de Bordeaux à France 3.
Treize Français non localisés
Au total, le Hamas a fait "plus de 100 prisonniers", selon le bureau de presse du gouvernement israélien. Combien de Français figurent précisément parmi ces otages ? Le ministère des Affaires étrangères français a qualifié de "très inquiétante" la situation des 20 ressortissants dont il est sans nouvelles. Parmi ces Français se trouve un enfant de 12 ans, précise le communiqué du Quai d'Orsay.
"Les informations dont nous disposons nous permettent de considérer comme très probable l'enlèvement de certains d'entre eux."
Le ministère des Affaires étrangèresdans un communiqué du 9 octobre
Au moins deux Français toujours introuvables feraient partie des personnes enlevées au Nova Festival, selon leurs proches, qui ont témoigné auprès de plusieurs médias. France 3 Provence-Alpes Côte d'Azur rapporte ainsi qu'un jeune homme franco-israélien de 25 ans, originaire de Marseille, et dont la famille avait quitté la ville pour Israël il y a une vingtaine d'années, ferait partie des otages. "On ne sait pas ce qui est advenu de lui. Je vous laisse mesurer l'angoisse des parents qui n'ont aucune information à son sujet", témoigne un membre de sa famille. Le consistoire israélite de Marseille déclare auprès de France 3 recevoir des informations "au compte-gouttes" au sujet de ce jeune homme et ne pas vouloir communiquer à ce stade.
"Les soldats arrivent"
L'entourage d'une Franco-israélienne de 32 ans, Céline Ben David Nagar, a également fait part de sa détresse. Cette mère d'une petite fille de six mois a disparu alors qu'elle était en voiture près du Nova Festival, à Mefalsim, un kibboutz à proximité de la bande de Gaza, a affirmé son époux sur BFMTV. "Le dernier message que Céline a envoyé, c'est 'les soldats arrivent'. (…) Comme elle n'a plus donné de nouvelles depuis, on pense que ces fameux soldats n'étaient pas des soldats israéliens, mais des terroristes", a-t-il rapporté, assisté d'une traductrice.
Son mari s'est rendu sur place et dit avoir trouvé son "véhicule criblé de balles. On n'a pas retrouvé beaucoup de traces de sang, c'est ce qui permet de supposer que Céline est encore en vie". "On a retrouvé la voiture avec à peu près quatre impacts de balles", confirme le frère de la jeune femme sur RTL. "Peut-être que ma sœur a réussi à se sauver quelque part", espère-t-il.
Le Parquet national antiterroriste pas encore saisi
Comme l'a rappelé le ministère des Affaires étrangères, autour de 87 000 ressortissants français – enregistrés auprès des consulats de Tel-Aviv et Jérusalem – vivent en Israël. A cela, il faut ajouter "de nombreux Français" qui étaient "de passage", en vacances notamment, au moment des attaques, ajoute le gouvernement. Alors que la situation reste très critique sur place, le ministère renouvelle son appel à une "extrême vigilance". Plusieurs cellules de crise ont été ouvertes.
Du côté judiciaire, le Parquet national antiterroriste (Pnat) ne s'est pas encore saisi du cas des Français décédés. Le Pnat explique à franceinfo être "en lien constant avec le Quai d'Orsay afin de recueillir des éléments fiabilisées sur les victimes et les circonstances de leur décès". Ces éléments seront ensuite analysés en vue de "l'éventuelle ouverture d'enquêtes".
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