Bombardement à Rafah : "Il n'y a aucune intention que des civils soient pris pour cible", défend le porte-parole de l'armée israélienne

Invité de franceinfo, Olivier Rafowicz conteste que la zone visée était humanitaire et répète que les cibles étaient des terroristes du Hamas. Il confirme que l'armée enquête et assure qu'Israël reconnaîtra sa responsabilité si elle est en cause.
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Le porte-parole de l'armée israélienne Olivier Rafowicz, le 10 décembre 2023. (LUIS ÁNGEL REGLERO / EFE)

"Il est clair qu'il n'y a aucune intention, aucune volonté que des civils soient pris pour cible", a affirmé mardi 28 mai surfranceinfo le porte-parole de l'armée israélienne Olivier Rafowicz, alors qu'une frappe à Rafah a fait dimanche soir 45 morts et 249 blessés, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Le bombardement a mis le feu à des tentes occupées par des Palestiniens dans le camp de déplacés de Barkasat, géré par l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dans le nord-ouest de Rafah. Il s'agit d'une "frappe ciblée contre deux terroristes du Hamas", a répété le colonel de réserve. "Nous devons être extrêmement prudents avec les chiffres, il faut attendre et vérifier", a-t-il poursuivi.

"Si c'est nous, nous le dirons clairement"

"En aucun cas, le camp avec des tentes avec des gens était la cible de Tsahal", a expliqué Olivier Rafowicz, précisant que "la zone n'est pas une zone humanitaire", contrairement à ce qu'affirme le Croissant rouge. Or, celle-ci est bien identifiée comme la zone 2371 par les belligérants, l'Onu et les civils. L'armée israélienne a dit enquêter sur la mort de victimes civiles. "Nous vérifions, nous enquêtons actuellement pour savoir si durant la frappe des débris, des munitions auraient pu toucher du carburant qui a mis le feu à des tentes et qui a donc provoqué malheureusement la mort de plusieurs personnes", a-t-il précisé. "Nous avons les moyens de vérifier, nous avons tout intérêt de faire la lumière, et si c'est nous, nous le dirons clairement", a-t-il promis, assurant que l'enquête aboutirait rapidement. 

Depuis l'attaque du 7 octobre, Israël poursuit son objectif d'anéantir le Hamas. La frappe meurtrière sur Rafah est intervenue quelques heures après des tirs de roquettes, revendiqués par le Hamas, sur la métropole israélienne Tel-Aviv depuis Rafah. L'ONU exige des autorités israéliennes "une enquête complète et transparente" sur la frappe.

"Le but d'Israël, c'est que les gens quittent les zones de combat pour ne pas être pris dans les combats contre le Hamas."

Olivier Rafowicz, porte-parole de l'armée israélienne

à franceinfo

Olivier Rafowicz insiste sur le fait que le camp se situe en "zone de guerre". Depuis le début de l'offensive israélienne à Gaza, l'armée israélienne a compartimenté le territoire gazaoui en zones numérotées, dans le but notamment d'alerter la population sur les zones à évacuer. Or, selon le porte-parole, la frappe n'a pas eu lieu dans la zone humanitaire d'Al-Mawasi, vers laquelle l'armée israélienne avait encouragé les civils à évacuer et "où près d'un million de Palestiniens se trouvent". "Les gens se trouvent dans une zone qui n'est pas humanitaire, mais ça ne veut pas dire pour autant qu'ils doivent être touchés, en aucun cas", a assuré Olivier Rafowicz.

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