"C'est stressant, on est sur le qui-vive" : après l'attaque de l'Iran, ces juifs de France s'inquiètent pour leurs proches en Israël

Au sein de la communauté juive de France, nombreux sont ceux qui redoutent une escalade du conflit après l'attaque de Téhéran contre Israël. Ils prennent régulièrement des nouvelles de leurs proches vivant sur place.
Article rédigé par franceinfo - Julien Morceli
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une vue de Tel-Aviv, en Israël, le 13 avril 2024. (NIR KEIDAR / ANADOLU)

L'ONU appelle à l'apaisement après l'attaque sans précédent lancée par Téhéran sur Israël, dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 avril. "Ni la région, ni le monde ne peuvent se permettre plus de guerres", a estimé dimanche le secrétaire général des Nations unies, lors d'un Conseil de sécurité. Tandis que le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, a assuré que les États-Unis ne "voulaient pas d'escalade". La situation au Proche-Orient est suivie de près par la communauté juive de France, où certains redoutent une escalade du conflit.

Lorsqu'elle apprend l'attaque, Léa, 22 ans, appelle immédiatement ses proches. Son oncle, sa tante et sa cousine vivent à Jérusalem. "Tout le monde était dans la chambre forte une partie de la nuit, si ce n'est toute la nuit. Ils ont entendu des explosions et des missiles. Mais grâce à dieu, personne n'a été touché. Ils nous tenaient au courant de la situation et pour se rassurer que tout aille bien, on est restés en contact."

"C'est vrai que ce n’est pas très rassurant parce qu'on est assez loin de nos familles, donc on s'inquiète."

Léa, 22 ans

à franceinfo

À quelques pas de là, Sabrina, 62 ans, n'est pas tranquille : "On s'y attendait parce que les rumeurs commençaient à se faire entendre." Ses deux neveux vivent à Ashdod, dans le sud d'Israël. "On n'est pas surpris mais quand même, quand cela a été officiel, on est devenus angoissés, très inquiets pour eux." Elle a passé le week-end à prendre de leurs nouvelles. "Ils ont dit que ça devenait inquiétant, ils ne savaient pas s'ils allaient garder l'électricité. Il y avait des abris qui étaient déjà ouverts et les enfants ne sont plus à l'école."

Certains tentent de relativiser

"C'est stressant, témoigne Richard, 72 ans, a de la famille dans le nord d'Israël. On est sur le qui-vive, toujours en train de surveiller les enfants, les parents, les grands-parents. Ils vivent au jour le jour, mais sans plus. J'ai envie que ça s'arrête. Il faut tout de suite arrêter cette guerre, c'est tout." Certains tentent tout de même de relativiser comme David, son fils vit à Tel-Aviv. "J'ai téléphoné il y a une heure, j'ai dit : 'Vous venez chez moi pour passer la fête de Pessah'. Il m'a dit : 'C'est toi qui dois venir, nous, on n'a pas peur'. Je n’ai pas peur pour eux. Allez-y à Tel-Aviv, aujourd'hui les gens sont à la plage ! Ils ont l'habitude."

Tous craignent toutefois des représailles d'Israël et une escalade du conflit. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a demandé dimanche aux préfets de renforcer la sécurité devant les lieux de culte juifs et devant les écoles confessionnelles, alors que la Pâque juive doit débuter le 22 avril.

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