Conflit Israël-Gaza : les otages israéliens forment un "bouclier humain" pour le Hamas, "c'est quasiment insoluble sur le plan militaire", selon un spécialiste militaire

Israël doit "localiser" les otages avant de "trouver une solution pour négocier", car des frappes militaires massives risqueraient de les tuer, selon le général Jérôme Pellistrandi, dimanche sur franceinfo.
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Radio France
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Le Général Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la revue "Défense Nationale", était l'invité de franceinfo le 12 juillet 2023. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Les dizaines d'otages israéliens capturés dans la bande de Gaza depuis samedi 7 octobre forment "une sorte de bouclier humain" pour le Hamas, explique dimanche 8 octobre sur franceinfo le général Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la revue Défense nationale, au lendemain de l'attaque du Hamas contre Israël. Selon lui, l'armée israélienne se retrouve face à une situation "quasiment insoluble" sur le plan militaire. Des frappes militaires massives risqueraient de tuer ces otages. Il s'agit donc avant tout pour Israël de "localiser" les captifs avant de "trouver une solution pour négocier".

>> REPORTAGE. "On doit les écraser" : après l'attaque du Hamas, la colère des Israéliens proches de la bande de Gaza

franceinfo : Les opérations de l'armée israélienne en riposte à l'attaque du Hamas sont-elle rendues plus difficiles à cause des dizaines d'otages ?

Jérôme Pellistrandi : Ces otages forment effectivement une sorte de bouclier humain pour le Hamas donc c'est quasiment insoluble sur le plan militaire. Des frappes massives pourraient provoquer la mort de ces otages par exemple. Il y a des militaires parmi les otages mais aussi de nombreux civils, des personnes âgées et des enfants. Le Hamas l'a fait en sachant que c'est totalement contraire aux normes du droit international de prendre des populations en otage.

L'armée israélienne doit-elle donc adapter son mode d'action à cause de ces prises d'otage ?

Dans un premier temps, l'armée de l'air israélienne poursuit ses bombardements sur des cibles qu'elle a identifées depuis longtemps. Il faut savoir qu'Israël connaît pratiquement chaque immeuble de la bande de Gaza. Tout a été numérisé, il y a du renseignement. Pour le moment, ce sont donc des frappes d'objectifs militaires sur la bande de Gaza. 

"La problématique c'est qu'il faut que le renseignement sache où sont les otages. Il semblerait qu'ils soient dans le réseau souterrain qu'a construit le Hamas depuis des années. C'est extrêmement difficile de les localiser."

Général Jérôme Pellistrandi

sur franceinfo

Faut-il donc aller chercher les otages ou négocier ?

C'est compliqué d'aller les chercher. Il faut trouver une solution pour négocier. Mais il va falloir le faire rapidement. Le dernier exemple c'est celui de l'otage franco-israélien Gilad Shalit : il avait fallu cinq ans de discussion et il avait été échangé contre plus de mille détenus palestiniens. Or, là, il semblerait qu'il y ait au moins une centaine d'otages [plus de cent otages, selon le gouvernement Nétanyahou] donc là la barre est très haute et le Hamas va jouer là-dessus.

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