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Conflit Israël-Hamas : l’appel des artistes pour une marche silencieuse est une "idée lumineuse", salue Philippe Geluck

Le dessinateur belge du "Chat" était l'invité de franceinfo ce mardi 14 novembre. Il répondait aux questions de Salhia Brakhlia.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le dessinateur belge Philippe Geluck lors d'une exposition consacrée à son œuvre, le 8 février 2016 à Paris. (FRANCOIS GUILLOT / AFP)

"C’est une magnifique initiative", une "idée lumineuse tellement attendue", a salué ce mardi le dessinateur belge Philippe Geluck sur franceinfo, alors que le monde de la culture appelle à "une marche silencieuse" dimanche à Paris pour soutenir la paix entre Israël et les Palestiniens.

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À l’initiative de la comédienne belge Lubna Azabal, 500 personnalités, parmi lesquelles Isabelle Adjani, Pierre Arditi, Leïla Slimani ou encore Michel Jonasz, participeront à un rassemblement "humaniste" et "pacifique". "C’est une marche qui va réunir toutes les personnes de toutes origines, de toutes convictions religieuses. Nous sommes humains. Point à la ligne !", a affirmé Philippe Geluck. La marche partira de l'Institut du monde arabe et se dirigera vers le Musée d'art et d'histoire du judaïsme : "Deux lieux hautement culturels et non-religieux", souligne le dessinateur.

franceinfo : Est-ce une réponse à ceux qui critiquent le silence des artistes depuis le début de la guerre ?
Philippe Geluck :
Oh, sans doute ! C'est une magnifique initiative de la comédienne belge Lubna Azabal qui a eu cette idée lumineuse et tellement attendue et qui a sans doute un peu tardée.
 
C'est un appel à la paix parce que vous en avez assez qu'on vous demande de choisir votre camp dans ce conflit ?
Oui. D’ailleurs, je ne choisis pas. Les déclarations vont dans tous les sens d'où qu'elles viennent. Si vous dites votre empathie pour le martyr des innocents palestiniens qui se font bombarder, on vous dit, "Quoi, vous êtes antisémites ?". Non, évidemment ! Si vous parlez de l'horreur du 7 octobre, quelqu'un vous répondra : "Et alors ? À Gaza, depuis 50 ans, qu'est-ce qu'ils vivent ? Est-ce que ce n'est pas un martyr ?". Le nombre de signataires artistes ne cesse d'augmenter. J'espère qu'il y aura beaucoup de monde dimanche pour dire notre indignation devant ce conflit, devant ces massacres d'innocents.

Cette marche se fera derrière une seule banderole blanche, sans revendication politique ni slogan. C’est pour éviter les récupérations ou autres manipulations ?
Bien sûr, c’est une marche qui va réunir toutes les personnes de toutes origines, de toutes convictions religieuses. Nous sommes humains. Point à la ligne. Nous en avons marre, on veut nous séparer en clans, en religion, en nationalités. C’est une très bonne idée d'avoir une banderole blanche et éventuellement des pancartes blanches et de défiler en silence. La marche partira de l'Institut du monde arabe et elle se dirigera vers le Musée d'art et d'histoire du judaïsme, deux lieux hautement culturels et non-religieux. Cette marche me fait penser à la Marche blanche qui a eu lieu en Belgique et qui a réuni près de 500 000 personnes pour protester contre le manque d'efficacité de la justice face au pédophile Dutroux et consorts. C'était d'une dignité et d'une émotion incommensurable.
 
Emmanuel Macron a appelé à l'arrêt des bombardements qui "tuent des femmes et des enfants à Gaza sans aucune justification et aucune légitimité". Vous soutenez cette position ? 
Il ne peut pas faire autrement. Ce qui se passe est effrayant. Les chemins de la paix n’ont pas été empruntés, ont été sabotés par les attaques du Hamas, mais au-delà de ça, l'assassinat de Rabin et la prise de pouvoir par l'extrême droite en Israël. Tout cela est tellement complexe, que nous ne pouvons de loin que lancer des appels à l'apaisement, au dialogue, car il n'y a que ça qui peut fonctionner dans la relation entre tous.

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