Guerre entre Israël et le Hamas : "Tout le monde se rejette la faute, il faut leur donner un petit coup de pied au cul", estime le réalisateur Claude Lelouch
"Ce qu'a fait le Hamas, c'est impardonnable, et en même temps, il n'y a que le pardon qui peut tout arranger", a déclaré ce lundi sur franceinfo dans Le monde d'Élodie, le réalisateur Claude Lelouch. D'une mère catholique et d'un père juif, le cinéaste a dû fuir dans sa jeunesse la Gestapo pendant la Seconde Guerre mondiale. Pour le protéger, sa mère le cachait dans les cinémas.
C'est dans ce contexte que Claude Lelouch rencontre le 7e art. Le cinéaste porte sur ce conflit historique le regard d'un homme de 86 ans : "Il faut aujourd'hui que l’on comprenne qu'on est fait pour s'entendre", a-t-il affirmé. Alors qu’un risque d'embrasement est de plus en plus prégnant dans la région, l'auteur d'Un homme et une femme estime que les acteurs du conflit se comportent comme des "enfants gâtés" qui mériteraient "un petit coup de pied au cul".
franceinfo : Quel regard portez-vous sur le conflit entre le Hamas et Israël ?
Claude Lelouch : Je pense que tout ça va bien se terminer. Je crois au positif. Le "oui" l'a toujours emporté sur le "non". Toutes les grandes catastrophes de l'humanité nous ont permis de progresser. Ce qu'a fait le Hamas, c'est impardonnable, en même temps, il n'y a que le pardon qui peut arranger tout. Le pardon, c'est l'aristocratie de l'intelligence. Il faut aujourd'hui qu'on soit dans cette dynamique et il faut tout de suite commencer par un cessez-le-feu urgent. C'est la première des choses à faire et ensuite voir comment on peut se pardonner les uns et les autres toutes nos fautes.
Comment vivez-vous l'augmentation des actes antisémites dans le monde ?
C'est un scénario permanent, j'ai connu l'antisémitisme toute ma vie. Je n'en ai pas été victime. Ma mère était catholique, mon père était juif. J'ai autant été à la synagogue qu'à l'église. Et donc, si vous voulez, c'est la même histoire. Toutes les religions racontent la même histoire. Ce qui change, c'est la mise en scène. Cette mise en scène créée des problèmes terribles. Il faut aujourd'hui que l’on comprenne qu'on est fait pour s'entendre. Trop de cadeaux tuent le cadeau. On a trop de tout aujourd'hui, on est des enfants super gâtés. On se comporte comme des enfants gâtés. Le problème, c'est que nos caprices et notre ego font beaucoup de morts, font beaucoup d'injustices.
Vous gardez une lueur d'espoir ?
Encore une fois, je suis dans le positif. Les abcès, il faut les crever. Ça y est, ils ont crevé l'abcès. Maintenant, il faut profiter de cet abcès crevé. C'est vrai que jamais, jamais, on a été confronté à une situation aussi ambiguë, aussi difficile. On le voit très bien avec les commentaires des uns et des autres. Tout le monde se contredit, tout le monde se rejette la faute. On est des enfants gâtés, et à un moment donné, les enfants gâtés, il faut leur donner un petit coup de pied au cul.
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