Bande de Gaza : des Palestiniens libérés par Israël affirment avoir été torturés lors de leur détention
Des Palestiniens libérés après avoir été arrêtés par l'armée israélienne lors de ses opérations terrestres dans la bande de Gaza ont affirmé, dimanche 24 décembre, avoir été torturés en détention. Une vingtaine d'entre eux ont été admis dimanche à l'hôpital al-Najjar de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, après avoir été libérés.
"Ils ont des contusions et des traces de coups sur leurs corps", a déclaré à l'AFP le directeur de l'hôpital, Marwan al-Hams. L'un des détenus libérés, Nayef Ali, 22 ans, présente des traces de contention sur les poignets et des coupures sur le corps, selon des images de l'AFP.
Le jeune homme avait, assure-t-il, été arrêté dans le quartier de Zeitoun dans l'est de la ville de Gaza. "Ils ont séparé les hommes des femmes et nous ont gardés dans une maison dont ils [les soldats israéliens] s'étaient emparés", affirme-t-il à l'AFP. "Ils nous ont menotté les mains derrière le dos pendant deux jours. Nous n'avons pas eu à boire ou à manger, ni été autorisés à se servir des toilettes, juste des coups, des coups", a-t-il raconté.
Israël rejette les accusations
Un autre détenu libéré, Khamis al-Bardini, 55 ans, affirme lui aussi avoir subi des mauvais traitements aux mains des soldats israéliens. "C'était de l'eau froide sur nos têtes toute la nuit et des coups pendant la journée. Ils nous ont ensuite conduits vers une prison dont nous n'en savons pas le nom ni où elle se trouve", témoigne-t-il.
Interrogée au sujet de ces accusations, l'armée israélienne a répondu que "les personnes détenues avaient été traitées conformément au droit international". "Pendant leur détention, les suspects reçoivent une alimentation et une hydratation suffisantes et sont traités selon le protocole établi", a-t-elle ajouté dans un communiqué.
L'armée israélienne a été vivement critiquée ces dernières semaines après la diffusion d'images de dizaines de Palestiniens arrêtés dans la bande de Gaza, montrés en sous-vêtements, les yeux bandés et les mains entravées, sous la garde de soldats israéliens. Le 19 décembre, l'armée israélienne a annoncé l'ouverture d'une enquête sur "des décès de terroristes dans les centres de détention militaires", sans préciser le nombre de détenus concernés ni les circonstances de leur mort.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.