Gaza : quatre questions sur la trêve entre Israël et le Jihad islamique
Le cessez-le-feu est entré en vigueur dimanche soir entre le groupe armé palestinien et Israël, après trois jours d'hostilités.
En seulement trois jours d'affrontement, 44 Palestiniens, dont quinze enfants ont trouvé la mort dans les échanges de tirs entre Israël et le Jihad islamique. Mohammed Al-Hindi, chef du Jihad islamique, a annoncé dimanche 7 août avoir accepté un accord de trêve négocié par l'Egypte. Dans la soirée, Israël a confirmé avoir accepté un cessez-le-feu à partir de dimanche à 23h30 locales (22h30 à Paris).
1Quel est le bilan des trois derniers jours ?
Vendredi 5 août, l'armée israélienne avait annoncé avoir tué 15 soldats du Jihad islamique, dont Tayssir Al-Jabari, l'un des chefs du groupe armé. Selon un dernier bilan du ministère de la Santé à Gaza, "44 Palestiniens sont tombés en martyrs dont 15 enfants" et "360 ont été blessés".
En représailles, le vendredi 5 août, la branche armée du Jihad islamique, Al-Qods, a affirmé avoir tiré "plus de 100 roquettes" depuis la bande de Gaza vers Israël. L'armée israélienne a recensé 70 projectiles tirés depuis Gaza sur la journée. Au total, entre le 5 et le 7 août, ce sont plus de 1 100 roquettes qui ont été tirées depuis Gaza, selon l'armée israélienne. Côté israélien, 3 personnes ont été blessées par des tirs de roquettes, selon les secouristes.
2Que dit cet accord de trêve ?
Facilité par le médiateur égyptien, Israël et le Jihad islamique se sont engagés à cesser les hostilités à partir du 7 août à 23h30, heure locale. L'accord de trêve prévoit par ailleurs "l'engagement de l'Egypte à œuvrer en faveur de la libération de deux prisonniers" du Jihad islamique, actuellement détenus en Israël. Il s'agit d'un chef du Jihad islamique, Bassem al-Saadi, arrêté le 1er août, et d'un autre responsable, Khalil Awawdeh, détenu dans une prison israélienne depuis décembre 2021.
3L'armée israélienne a-t-elle rompu la trêve ?
Quelques minutes après l'entrée en vigueur de la trêve, l'armée israélienne a affirmé dimanche soir dans un communiqué avoir mené des frappes sur des positions du Jihad islamique à Gaza, "en réponse à des roquettes tirées vers le territoire israélien".
Israël s'est cependant rapidement dédit, assurant avoir mené ses dernières frappes contre le Jihad islamique à Gaza cinq minutes avant l'entrée en vigueur de la trêve, "à 23h25". "Cela était la dernière frappe de l'armée avant un cessez-le-feu prévu à 23h30", a assuré l'armée israélienne.
4Pourquoi cet accord est-il fragile ?
A l'heure actuelle, aucune partie ne faisant état de violation majeure de l'accord, la trêve semble tenir. Elle reste cependant précaire. La Jihad islamique a averti qu'il se réservait "le droit de répondre à toute [nouvelle] agression" israélienne. Tout comme le bureau du Premier ministre israélien Yaïr Lapid, soulignant qu'Israël "se réserve le droit de répondre fermement à toute violation".
L'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, a salué l'accord de trêve sur Twitter, mais est resté prudent, rappelant "que la situation reste très fragile". "J'exhorte toutes les parties à respecter le cessez-le-feu." a-t-il déclaré.
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