Guerre au Proche-Orient : ce qu'il faut retenir de la journée du mardi 12 novembre
Le soutien des Etats-Unis à Israël n'est pas près de faiblir. Tout juste réélu à la Maison Blanche, Donald Trump a annoncé, mardi 12 novembre, son intention de nommer au poste d'ambassadeur des Etats-Unis en Israël l'ancien gouverneur de l'Arkansas et ex-pasteur Mike Huckabee, proche des milieux israéliens procolonisation. Voici ce qu'il faut retenir de cette nouvelle journée de guerre.
Donald Trump choisit un défenseur de la colonisation comme ambassadeur en Israël
"Il adore Israël et le peuple d'Israël, et réciproquement, le peuple d'Israël l'adore. Mike travaillera sans relâche au retour de la paix au Moyen-Orient !", a affirmé dans un communiqué Donald Trump, après avoir annoncé sa décision de nommer Mike Huckabee comme ambassadeur américain en Israël. La nomination de l'homme de 69 ans requiert la confirmation du Sénat, où les républicains auront la majorité.
Ce pasteur baptiste devenu homme politique, figure de la droite chrétienne conservatrice et opposant notoire aux droits LGBT+, a par deux fois été candidat à la candidature républicaine pour la présidentielle, notamment en 2016 quand Donald Trump l'avait emporté. En 2015, il avait estimé qu'il ne voyait pas la Cisjordanie "comme un territoire occupé".
Le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar lui a adressé ses "félicitations". "En tant qu'ami de très longue date d'Israël et de notre capitale Jérusalem, j'espère que vous vous sentirez comme à la maison", a-t-il assuré dans un message sur X. Le ministre israélien d'extrême droite Bezalel Smotrich a lui assuré sur X que Mike Huckabee était "un partisan du processus de colonisation". "Je n'ai aucun doute qu'avec lui, nous renforcerons la sécurité d'Israël et notre contrôle sur tous ses espaces", a ajouté le ministre des Finances, également chargé de la gestion civile en Cisjordanie occupée.
L'ONU condamne une nouvelle fois les actes de l'armée israélienne à Gaza
Une haute responsable de l'ONU a dénoncé la "cruauté quotidienne" subie par la population de la bande de Gaza assiégée et bombardée par Israël, décrivant "des actes qui rappellent les crimes internationaux les plus graves".
"Nous avons condamné les morts, les destructions et la déshumanisation des civils de Gaza qui ont été chassés de chez eux, privés de leur sentiment d'appartenance et de leur dignité, forcés de regarder des membres de leur famille être tués, brûlés et enterrés vivants", a déclaré devant le Conseil de sécurité de l'ONU Joyce Msuya, cheffe par intérim du bureau des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha).
"La plus grande partie de Gaza est désormais un champ de ruines", a-t-elle ajouté, soulignant aussi la progression de la faim. "Nous sommes témoins d'actes qui rappellent les crimes internationaux les plus graves", a-t-elle aussi estimé. "La cruauté quotidienne que nous voyons à Gaza semble ne pas avoir de limite" et les conditions de vie dans le territoire palestinien "ne sont pas adaptées à la survie humaine", a-t-elle martelé.
Contraint par les Etats-Unis, Israël fait un geste humanitaire dans la bande de Gaza
Israël a annoncé l'ouverture d'un nouveau point de passage pour l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, juste avant une date butoir fixée par les Etats-Unis pour l'augmentation de cette aide, sous peine de suspension d'une partie de leur assistance militaire à Israël. Dans le cadre de cet effort, le "point de passage de 'Kissoufim' a été ouvert aujourd'hui pour les camions d'aide humanitaire", a indiqué l'armée israélienne. Washington a pour sa part affirmé qu'Israël n'enfreignait pas le droit américain concernant l'aide humanitaire entrant dans le territoire mais a appelé à des progrès supplémentaires.
Le Programme alimentaire mondial "nous a annoncé aujourd'hui qu'il avait acheminé le premier convoi d'aide" par Kissoufim, a indiqué le porte-parole du chef de l'ONU, Stéphane Dujarric, faisant état de 15 camions transportant des colis alimentaires et de la farine. L'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) et huit ONG internationales ont néanmoins estimé que l'aide entrant à Gaza est encore insuffisante. "En octobre, la distribution alimentaire quotidienne [à Gaza] a baissé de près de 25% par rapport à septembre", a noté Joyce Msuya, cheffe par intérim du bureau des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha).
Les Etats-Unis espèrent toujours un cessez-le-feu à Gaza
Les Etats-Unis ont déclaré n'avoir pas "perdu espoir" de parvenir à un cessez-le-feu à Gaza, même si le Qatar a suspendu sa médiation, reprochant à Israël et au Hamas de ne pas faire preuve "de volonté et de sérieux". Avec les Etats-Unis et l'Egypte, le pays avait participé pendant des mois à des efforts de médiation pour mettre fin à la guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque du Hamas palestinien contre Israël.
"Nous poursuivons un certain nombre d'initiatives pour obtenir la libération des otages. C'est en cours. Nous n'avons pas perdu espoir", a déclaré à la presse Vedant Patel, porte-parole du département d'Etat de l'administration sortante de Joe Biden. "C'est essentiel pour nous qu'un accord soit conclu au plus vite, en particulier pour que nous puissions ramener les otages chez eux", a-t-il ajouté, en référence aux personnes enlevées pendant l'attaque du 7-Octobre et emmenées à Gaza.
L'unique trêve dans cette guerre qui a ravagé le territoire palestinien assiégé a vu le jour fin novembre 2023. Elle avait duré une semaine et avait permis la libération d'otages en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.
Deux personnes tuées dans le nord d'Israël par des tirs de roquettes provenant du Liban
Deux hommes d'une quarantaine d'années ont été tués dans des tirs de roquettes dans le nord d'Israël, ont annoncé les secours israéliens. Un médecin urgentiste de Magen David Adom (MDA), l'équivalent israélien de la Croix-Rouge, a évoqué un tir de roquette sur un entrepôt.
"Nous avons effectué des examens médicaux sur deux hommes qui gisaient inconscients et souffraient de blessures graves au corps", a-t-il déclaré dans un communiqué. "Malheureusement, leurs blessures étaient trop graves et après les examens, nous avons dû déclarer la mort" des deux hommes.
De son côté, l'armée israélienne a fait état d'"une dizaine de projectiles (...) entrés en provenance du Liban" dans le nord d'Israël. "Certains projectiles ont été interceptés, et d'autres sont tombés dans la région", a-t-elle annoncé dans un communiqué
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.