Guerre dans la bande de Gaza : "des milliers" de personnes quittent l'est de Rafah en vue d'une offensive israélienne, selon le Croissant-Rouge palestinien
L'armée israélienne prépare une offensive terrestre à Rafah. Selon un porte-parole du Croissant-Rouge palestinien, "des milliers de personnes quittent leurs maisons", après qu'Israël a lancé lundi 6 mai un ordre d'évacuation aux habitants de l'est de cette ville du sud de la bande de Gaza, transformée en un gigantesque camp de réfugiés. D'après l'ONU, 1,2 million de Palestiniens y sont situés, soit la moitié de la population du territoire. Il s'agit pour la plupart des déplacés.
Alors que l'armée israélienne a appelé dans la matinée les Gazaouis présents dans l'est de Rafah à rejoindre des "zones humanitaires", la défense civile palestinienne de Gaza a assuré à l'AFP que les forces de l'Etat hébreu avaient intensifié les bombardements sur deux quartiers de la ville. Les bombardements israéliens, aériens et d'artillerie, "durent depuis la nuit dernière et se sont intensifiés depuis ce matin", a expliqué un porte-parole, précisant que deux des quartiers visés, al-Shuka et al-Salam, figuraient parmi ceux que l'armée israélienne a demandés aux habitants d'évacuer.
L'ordre d'évacuation de Rafah est "inhumain", selon l'ONU
"C'est inhumain. C'est contraire aux principes fondamentaux du droit international humanitaire et du droit international des droits de l'homme", a déclaré le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk. Le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell a quant à lui jugé "inacceptable" l'ordre d'évacuation donné par Israël aux habitants de l'est de la ville de Rafah, assurant que cet ordre "laisse présager le pire : davantage de guerre et de famine". "Israël doit renoncer à une offensive terrestre" à Rafah, a-t-il exhorté dans un message publié sur X.
La France a pour sa part rappelé lundi sa "ferme opposition" à une offensive israélienne sur Rafah, le ministère des Affaires étrangères soulignant "que le déplacement forcé d'une population civile constitue un crime de guerre au sens du droit international."
Lors d'un entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, le président américain Joe Biden a redit son opposition à cette offensive, a fait savoir la Maison Blanche.
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