Guerre de 2006, opération "paix en Galilée"... Entre Israël et le Liban, des relations toujours compliquées
Les obsèques du numéro 2 du Hamas ont lieu jeudi 4 janvier à Beyrouth au Liban. Saleh al-Arouri a été tué mardi 2 janvier dans un bombardement israélien dans la banlieue de la capitale libanaise. Cette attaque "ne restera pas impunie", a promis le chef du Hezbollah, faisant craindre une extension du conflit israélo-palestinien au Liban.
Ce n'est pas la première fois que le Liban, notamment le sud du pays, connaît des tensions avec son voisin israélien. Depuis plusieurs décennies, la frontière israélo-libanaise est le théâtre de nombreuses attaques. C'est depuis le Liban, que le Hezbollah, groupe pro-iranien et pro-Hamas, tire régulièrement des roquettes vers Israël. De son côté, Israël a déjà répondu par des bombardements sur le territoire libanais. C'était encore le cas jeudi 4 janvier au matin, causant la mort de quatre combattants du Hezbollah au Sud-Liban. Cela s'était aussi produit en avril 2023.
Une guerre avec des centaines de morts en 2006
Ces hostilités ont même débouché sur une guerre en 2006. À l'époque, le conflit a éclaté en plein été quand des combattants du Hezbollah se sont infiltrés en territoire israélien, de nuit, pour attaquer et tuer des soldats. La réponse de Tel-Aviv a été immédiate. Quelques heures plus tard, Israël a bombardé de nombreuses infrastructures libanaises : des routes, des dépôts de carburants et même l'aéroport de Beyrouth. Cette guerre va durer un peu plus d'un mois et faire 1 200 morts au Liban, et 160 du côté israélien. L'ONU mettra fin au conflit avec le vote d'une résolution qui prévoit notamment que le Hezbollah quitte définitivement le Sud-Liban.
Cette zone du Sud-Liban, frontalière avec Israël, est historiquement une zone de tension. Depuis la création d'Israël, le Liban accueille en fait des centaines de milliers de réfugiés palestiniens. Et dans ces camps, dans les années 1970, il y a aussi les militants et les combattants de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), dirigée par Yasser Arafat, qui visait Israël depuis Beyrouth et le sud du Liban.
Ces attaques régulières mèneront à l'une des premières grandes offensives israéliennes en territoire libanais : l'opération "Paix en Galilée", lancée en 1982. L'État hébreu envoie ses tanks au Liban pour créer, selon Tel-Aviv, une zone tampon à la frontière pour empêcher les offensives de l'OLP. Pourtant, l'armée israélienne ira jusqu'aux portes de Beyrouth en bombardant intensément une partie de la ville et en laissant deux camps de réfugiés palestiniens, de Sabra et Chatila, être massacrés par des milices chrétiennes libanaises. Israël finira par se retirer de la capitale libanaise mais contrôlera pendant plus de 20 ans le sud du pays, avant de le quitter dans les années 2000 et d'être remplacé quasi immédiatement par le Hezbollah.
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