Guerre entre Israël et le Hamas : ce qu'il faut retenir de la journée du lundi 20 mai
Au huitième mois de la guerre dans l'enclave palestinienne, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a réclamé plusieurs mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, son ministre de la Défense et des dirigeants du Hamas. En Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, des frappes israéliennes ont tué six personnes. Voici ce qu'il faut retenir de la journée du lundi 20 mai.
Le procureur de la CPI demande des mandats d'arrêt contre Benyamin Nétanyahou et des dirigeants du Hamas
Le procureur général a déclaré dans un communiqué qu'il demandait des mandats d'arrêt contre les dirigeants israéliens, dont Benyamin Nétanayahou et Yoav Gallant, pour des crimes tels que "le fait d'affamer délibérément des civils", "homicide intentionnel" et "extermination et/ou meurtre". "Nous affirmons que les crimes contre l'humanité visés dans les requêtes s'inscrivaient dans le prolongement d'une attaque généralisée et systématique dirigée contre la population civile palestinienne dans la poursuite de la politique d'une organisation. D'après nos constatations, certains de ces crimes continuent d'être commis", a-t-il poursuivi.
Les accusations portées contre les dirigeants du Hamas, dont Yahya Sinouar, le chef du mouvement dans la bande de Gaza et cerveau présumé de l'attaque du 7 octobre, incluent "l'extermination", "le viol et d'autres formes de violence sexuelle" et "la prise d'otages en tant que crime de guerre". Il appartient désormais aux juges de la Cour pénale internationale de déterminer si les conditions sont réunies pour délivrer ces mandats d’arrêt réclamés par le procureur général.
Une décision vivement critiquée
Le Hamas a dit "condamner fermement" la décision de réclamer des mandats d'arrêt contre ses dirigeants. Le mouvement islamiste a dénoncé "les tentatives du procureur de la Cour pénale internationale d'assimiler la victime au bourreau", selon un communiqué. De son côté, le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a très vite dénoncé une "décision scandaleuse", "un déshonneur historique" pour la cour basée à La Haye. Le Premier ministre israélien a "rejeté avec dégoût la comparaison du procureur de La Haye entre Israël", pays "démocratique" et "les meurtriers de masse du Hamas".
Le président américain, Joe Biden, principal allié d'Israël, a jugé de son côté "scandaleux" le mandat d'arrêt réclamé contre le dirigeant israélien, ajoutant qu'"il n'y [avait] pas d'équivalence" entre Israël et le Hamas. De son côté, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a pour sa part qualifié de "honteux" les mandats d'arrêt réclamés contre les responsables israéliens, ajoutant que la CPI n'avait pas "juridiction" sur Israël et prévenant que ces mandats "pourraient compromettre" les négociations sur un cessez-le-feu à Gaza.
Israël défend son offensive à Rafah auprès de Washington
Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a affirmé lundi à un envoyé américain en visite en Israël que son pays avait "le devoir" d'étendre son offensive militaire au sol à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.
Lors d'une rencontre à Tel-Aviv avec le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, "j'ai insisté auprès de lui sur le devoir d'Israël d'étendre l'opération terrestre à Rafah, de démanteler le Hamas et de faire revenir les otages", précise le ministre dans un message sur X.
En Syrie, des frappes meurtrières attribuées à Israël
Au moins six combattants de groupes pro-iraniens ont été tués dans des frappes attribuées à Israël sur leurs positions dans le centre de la Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Selon cette ONG basée au Royaume-Uni, "une frappe israélienne a visé une position du Hezbollah" libanais dans la région du Qoussair, proche de la frontière avec le Liban.
L'armée israélienne a conduit des centaines de frappes en Syrie depuis le déclenchement en 2011 de la guerre civile qui y fait rage, ciblant principalement des positions militaires et des combattants pro-iraniens.
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