Guerre entre Israël et le Hamas : ce qu'il faut retenir de la journée du lundi 4 mars
Les tensions sont encore montées, lundi 4 mars, entre l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), qui a fait état de "tortures" contre ses employés, et Israël qui a accusé cette agence d'employer "plus de 450 terroristes" à Gaza, où les pays médiateurs tentent d'imposer une trêve après presque cinq mois de guerre. L'ONU au même moment a publié un rapport selon lequel il existe de "bonnes raisons de croire" que des violences sexuelles, dont des viols, ont été commises lors de l'attaque sans précédent menée par le Hamas le 7 octobre sur le sol israélien. Franceinfo vous résume ce qu'il faut retenir de cette journée.
Israël accuse l'UNRWA d'employer "plus de 450 terroristes" à Gaza
L'armée israélienne a accusé lundi l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens d'employer "plus de 450 terroristes" du mouvement islamiste Hamas et d'autres organisations dans la bande de Gaza.
L'armée israélienne a aussi publié ce qu'elle dit être un enregistrement "d'un terroriste travaillant comme professeur d'arabe dans une école de l'UNRWA" qui "décrit son entrée en territoire israélien et dit qu'il détient en otage des femmes israéliennes" lors de l'attaque du 7 octobre. L'AFP n'a pas pu vérifier de façon indépendante ces accusations.
L'UNRWA accuse Israël de "tortures" contre des employés arrêtés
L'UNRWA a accusé les autorités israéliennes d'avoir commis des actes de "torture" contre certains de ses employés arrêtés dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre."Nos employés nous ont rapporté des choses atroces lors de leur détention et de leurs interrogatoires par les autorités israéliennes" comme des "tortures, des mauvais traitements, des abus et de l'exploitation sexuelle", a dit l'agence dans un communiqué transmis à l'AFP.
"Certains de nos employés ont rapporté aux équipes de l'UNRWA qu'ils avaient été forcés à faire des aveux sous la torture" lorsqu'ils étaient "interrogés au sujet des relations entre l'UNRWA et le Hamas et sur une implication dans l'attaque du 7 octobre contre Israël", a-t-elle ajouté. L'AFP n'a pas été en mesure de confirmer de manière indépendante les accusations de l'armée israélienne et de l'UNRWA.
Il y a de "bonnes raisons de croire" que des viols ont été commis lors de l'attaque du Hamas, selon l'ONU
Il existe de "bonnes raisons de croire" que des victimes de l'attaque du Hamas du 7 octobre ont été violées, tout comme certains otages détenus à Gaza, selon un rapport de l'ONU publié lund,i qui ne peut préciser le nombre de ces violences sexuelles.
Alors que les Nations unies ont été critiquées pour avoir réagi trop lentement aux viols et violences sexuelles qu'Israël accuse le Hamas d'avoir commis le 7 octobre, la représentante spéciale de l'ONU sur les violences sexuelles lors des conflits Pramila Patten, accompagnée par des experts, s'est rendue début février pendant deux semaines et demie en Israël et en Cisjordanie.
Sur la base d'informations recueillies "auprès de sources multiples et indépendantes, il existe de bonnes raisons de croire que des violences sexuelles liées au conflit ont eu lieu lors de l'attaque du 7 octobre à plusieurs endroits à la périphérie de Gaza, y compris des viols et des viols en réunion, dans au moins trois lieux", dont le site du festival Nova, indique le rapport.
Israël accuse l'ONU de passivité face au Hamas, le chef de l'ONU dément
Israël a annoncé le rappel, lundi, de son ambassadeur auprès des Nations unies pour consultations, accusant l'organisation de passivité face au Hamas avant la publication du rapport sur les violences sexuelles commises par le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre. "Cela a pris aux Nations unies cinq mois pour finalement reconnaître les crimes sexuels", a commenté Gilad Erdan, évoquant la "honte de l'ONU exposée à la vue de tous".
Le secrétaire général de l'ONU a réfuté cette accusation, assurant que le rapport "a été fait minutieusement et avec diligence". "En aucun cas le secrétaire général n'a fait quoi que ce soit pour garder ce rapport sous silence", a assuré Stéphane Dujarric, répondant à des accusations du ministre israélien des Affaires étrangères.
Démanteler l'UNRWA sacrifierait "une génération entière d'enfants", insiste son chef
Le démantèlement de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens réclamé par Israël conduirait au sacrifice d'"une génération entière d'enfants" et à "semer les graines" de futurs conflits, a averti lundi son patron devant l'Assemblée générale des Nations unies.
"Démanteler l'UNRWA est irréfléchi. En le faisant, nous sacrifierons une génération entière d'enfants, plantant les graines de la haine, du ressentiment et d'un futur conflit", a déclaré Philippe Lazzarini, estimant "naïf" de penser que la disparition de l'Agence pourrait se produire sans menacer la paix et la sécurité mondiales.
Cette déclaration intervient alors que seize pays donateurs, dont les Etats-Unis, ont suspendu leur financement à l'agence depuis l'attaque du Hamas sur le sol israélien.
La vice-présidente américaine dit sa "profonde inquiétude" sur la situation humanitaire à Gaza
La vice-présidente américaine Kamala Harris a dit sa "profonde inquiétude" à propos de la crise humanitaire à Gaza lors d'une rencontre lundi avec Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien, selon un communiqué publié par la Maison Blanche.
Elle a "exhorté Israël à prendre des mesures" pour augmenter l'entrée d'aide dans le territoire menacé de famine, mais aussi "salué l'approche constructive" des autorités israéliennes dans les négociations en cours sur une trêve de six semaines, et "appelé le Hamas à accepter les conditions qui sont sur la table" pour parvenir à cette cessation temporaire des hostilités.
Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme s'inquiète que la guerre prenne davantage d'ampleur
Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme a dit sa crainte lundi que la guerre à Gaza ne conduise "à une conflagration beaucoup plus large", devant le Conseil des droits de l'homme à Genève. "Je suis profondément préoccupé par le fait que dans cette poudrière, toute étincelle pourrait conduire à une conflagration beaucoup plus large", a dit Volker Türk, ajoutant que "cela aurait des implications pour tous les pays du Moyen-Orient, et pour bien d'autres au-delà".
Un travailleur étranger tué par un missile dans le nord d'Israël, près du Liban
Les secouristes israéliens ont fait état lundi de la mort d'un travailleur étranger, tué par un missile, dans le nord d'Israël, près de la frontière avec le Liban. Un missile antichar a touché "des travailleurs étrangers dans une plantation", tuant l'un d'entre eux et en blessant au moins sept autres, a annoncé dans un communiqué le Magen David Adom, l'équivalent israélien de la Croix-Rouge.
Deux des blessés sont dans un état grave, selon les secouristes, qui n'ont pas précisé la nationalité des victimes. L'origine du tir n'était pas connue dans l'immédiat. "Les Etats-Unis sont convaincus qu'une solution diplomatique est la seule issue pour mettre fin aux hostilités (...)", a déclaré Amos Hochstein, émissaire américain, à Beyrouth. Il a par ailleurs estimé qu'un "cessez-le-feu temporaire ne suffisait pas".
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