Guerre entre Israël et le Hamas : ce que l'on sait de l'opération de libération de quatre otages détenus dans la bande de Gaza
Une opération "complexe". L'armée israélienne a annoncé la libération, lors d'une opération militaire à Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, de quatre otages retenus par le Hamas. Il s'agit de Noa Argamani (27 ans), Almog Meir Jan (22 ans), Andrey Kozlov (27 ans) et Shlomi Ziv (41 ans). Ils avaient tous les quatre été enlevés sur le site du festival de musique électro Nova, le 7 octobre. Franceinfo résume ce que l'on sait de cette intervention.
Deux opérations simultanées
Samedi matin, lors "d'une opération spéciale difficile de jour à Nousseirat, quatre otages israéliens ont été libérés" du camp de réfugiés où ils étaient détenus, affirme l'armée israélienne dans un communiqué, publié samedi. Les ex-otages "sont en bonne santé et ont été transférés au centre médical Sheba de Tel HaShomer [dans la ville de Ramat Gan] pour effectuer des examens médicaux complémentaires."
Les otages étaient détenus dans deux bâtiments différents, de trois ou quatre étages, "au cœur d'un quartier de civils avec des terroristes armés", a précisé le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l'armée israélienne. Les forces israéliennes ont donc lancé deux opérations simultanément, après plusieurs semaines de préparation, a-t-il assuré.
Elles ont été menées vers 11 heures, conjointement par l'armée, le renseignement intérieur et une unité spéciale antiterroriste, avec des troupes au sol et un soutien aérien. Des témoins de l'intervention israélienne ont fait état de tirs depuis des drones et des hélicoptères contre le camp, relate l'AFP.
Dans le même temps, des témoins ont signalé des tirs venant d'hélicoptères à l'est du camp d'Al-Bureij et des tirs d'artillerie à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza. Des tirs ont également été signalés à Rafah, dans le Sud, selon l'AFP.
Un policier israélien tué dans l'opération
Un policier est mort dans les opérations, selon les autorités israéliennes. Agé de 36 ans, Arnon Zamora dirigeait l'unité spéciale antiterroriste de la police israélienne (Yamam). Il a été "gravement blessé" lors du sauvetage des otages dans l'un des deux appartements où ils étaient retenus, et a succombé à ses blessures à l'hôpital, a détaillé l'armée israélienne dans un communiqué. Il était marié et avait deux enfants. En sa mémoire, l'opération menée samedi matin a été renommée "opération Arnon", précise l'armée.
Le Hamas dénonce la mort d'autres otages et d'au moins 274 civils
"En commettant d'horribles massacres, l'ennemi a pu libérer certains de ses prisonniers, mais en même temps, il en a tué, au cours de l'opération", a assuré sur Telegram Abou Obeida, porte-parole de la branche armée du Hamas. Il a aussi promis que l'opération israélienne aurait un "impact négatif" sur les conditions de vie des autres otages. Cette information n'était pas vérifiable de manière indépendante dans l'immédiat.
Le service de presse du gouvernement gazaoui dirigé par le Hamas a par ailleurs assuré samedi qu'au moins 274 personnes avaient été tuées et plus de 400 blessées dans des attaques israéliennes à Nousseirat, sans mentionner la libération d'otages. Un porte-parole de l'hôpital Al-Aqsa de Deir al-Balah, le docteur Khalil al-Dakran, a de son côté annoncé à Associated Press la mort dans l'établissement de 109 personnes, dont 23 enfants et 11 femmes. Plus de 100 blessés ont aussi été hospitalisés à l'hôpital Al-Aqsa, selon lui. Le porte-parole de l'armée israélienne, cité par le New York Times, estime de son côté que le nombre de morts devrait être de "moins de 100". Aucun de ces bilans ne peut être confirmé de manière indépendante.
Se disant "soulagée" de la libération des otages, la rapporteure spéciale de l'ONU dans les territoires palestiniens, Francesca Albanese, a déploré sur X que ce soit "au prix d'au moins 200 Palestiniens, dont des enfants, tués et plus de 400 blessés". La vice-présidente américaine, Kamala Harris, a dit samedi "pleurer toutes les vies innocentes qui ont été perdues à Gaza, y compris celles qui ont été tragiquement tuées aujourd'hui", rapporte le quotidien israélien Haaretz. Il s'agit de la première reconnaissance publique par un dirigeant américain des Palestiniens tués au cours de cette opération israélienne.
Les Etats-Unis ont aidé Israël à mener à bien l'opération
Washington a fourni des renseignements et une aide logistique à Israël dans le cadre de la libération des quatre otages, ont assuré plusieurs responsables américains et israéliens au New York Times.
L'armée américaine a néanmoins réfuté que sa jetée artificielle temporaire, qu'il s'agisse de "ses équipements, son personnel et ses installations", ait servi aux opérations, après des informations de presse faisant état d'un soutien américain. "Une zone au sud de cette installation a été utilisée par les Israéliens pour assurer le retour des otages en Israël. Toute autre affirmation est fausse", a affirmé le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom), dans un communiqué.
CENTCOM Statement Regarding IDF Rescue Operations Today
— U.S. Central Command (@CENTCOM) June 8, 2024
The humanitarian pier facility, including its equipment, personnel, and assets were not used in the operation to rescue hostages today in Gaza. An area south of the facility was used by the Israelis to safely return the… pic.twitter.com/Eg7BNE8Phf
"Il n'y a eu aucun soldat américain, ni aucune participation américaine au sol dans cette opération", a également démenti un porte-parole de l'armée israélienne, Avichay Adraee, à la chaîne arabe Mashhad TV.
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