Guerre entre Israël et le Hamas : que racontent les otages libérés sur leurs conditions de détention ?
Pour le moment, les anciens otages ne parlent pas. La communication est maîtrisée par les autorités qui diffusent depuis vendredi, après chacune des vagues de libération, des images poignantes de retrouvailles. En revanche, leurs familles ont passé du temps à leurs côtés, notamment dans les hôpitaux où ils sont pour la plupart encore sous surveillance. Et ils décrivent sur les réseaux sociaux et sur les chaînes de télévision locales des conditions de captivité difficiles.
La tante d'Ohad Munder, 9 ans, libéré samedi, raconte par exemple au Times of Israel que les otages "n'ont pas été torturés ni maltraités, mais il y avait des jours où ils n'avaient pas de nourriture, et parfois il fallait attendre une heure et demie à deux heures après l'avoir demandé pour avoir l'autorisation d'aller aux toilettes". Son neveu Ohad, détenu avec sa mère et sa grand-mère, dormait sur des chaises en plastique et mangeait du pain pita ou de petites portions de riz. Ils changeaient régulièrement d'endroit et sa tante raconte qu'ils sortaient par moment des sous-sols de Gaza. Ils pouvaient écouter de temps en temps la radio ou regarder la télévision. Et c'est comme ça que la grand-mère d'Ohad, Ruthie, a appris que son fils avait été tué lors de l'attaque du 7 octobre.
Pas de violences physiques
D'autres otages ont passé leur détention isolés et dans l'obscurité. Eyal Nouri, le neveu d'Adina Moshe, 72 ans, libérée vendredi, a expliqué que sa tante "dû s'adapter à la lumière du soleil" parce qu'elle était dans l'obscurité depuis des semaines. "Elle était dans le noir complet, a expliqué Eyal Nouri. Elle marchait les yeux baissés parce qu’elle était dans un tunnel. Elle n'était plus habituée à la lumière du jour. Et pendant sa captivité, elle était déconnectée du monde extérieur."
Yair Rotem, dont la nièce de 12 ans, Hila Rotem-Shoshani, a été libérée dimanche, a dû lui expliquer qu'elle n'avait plus besoin de chuchoter. "Ils leur ont toujours dit de chuchoter et de se taire, alors je lui dit maintenant qu'elle peut élever la voix."
Les malades étaient soignés par intermittence. Certains fumeurs avaient le droit à une cigarette par jour. Personne n'a subi de violence physique, en tous cas, il n'y a pas de récits pour le moment qui vont dans ce sens. Et les groupes d'otages capturés par kibboutz sont pour certains restés ensemble. C'était le cas notamment de douze otages du village de Nir Oz. Ce sont les premiers à avoir été libérés vendredi soir.
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