Guerre entre le Hamas et Israël : ce que l'on sait des bombardements du camp de Jabaliya, visé par l'armée israélienne
La frappe a causé un grand nombre de victimes et des dégâts impressionnants. L'armée israélienne a reconnu avoir bombardé, mardi 31 octobre, le camp de Jabaliya, faisant au moins 50 morts et plusieurs centaines de blessés, d'après le Hamas. Il s'agit du plus grand camp de réfugiés de la bande de Gaza, dans lequel habitent 116 000 personnes, selon l'ONU.
D'après l'armée israélienne, ce bombardement visait à "éliminer" un dirigeant du Hamas. Le mouvement islamiste palestinien a affirmé que sept otages avaient péri dans cette attaque, condamnée par plusieurs pays.
Mercredi, une nouvelle frappe a touché ce camp de réfugiés, selon la défense civile à Gaza. Ce bombardement a provoqué d'énormes destructions, d'après des images de l'AFPTV. Franceinfo vous récapitule ce que l'on sait à ce sujet.
Des dizaines de morts, selon le Hamas
Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, qui contrôle Gaza depuis 2007, le bombardement du camp de Jabaliya a fait "plus de 50" morts et des centaines de blessés.
Dans une vidéo de l'AFPTV, il est possible de compter au moins 47 corps drapés de linceuls allongés au sol dans la cour d'un hôpital après avoir été extraits des décombres. "C'était une scène de tremblement de terre", a témoigné auprès de l'AFP un habitant du camp, Ragheb Aqel, âgé de 41 ans.
"C'est un véritable massacre, des maisons ont été bombardées alors que des habitants se trouvaient à l'intérieur, c'est une grande zone résidentielle qui a été visée", témoigne un médecin. "Il y avait sept ou huit énormes trous dans la terre, avec plein de gens tués, et des restes humains absolument partout. On avait l'impression de vivre la fin du monde", assure encore un autre témoin auprès de CNN.
Le Hamas annonce la mort de sept otages, "dont trois étrangers"
La branche militaire du Hamas a annoncé mercredi que sept otages, dont "trois détenteurs de passeports étrangers", avaient été tués dans ce bombardement israélien.
"Mort de sept détenus civils, dont trois détenteurs de passeports étrangers, dans le massacre de Jabaliya hier", ont annoncé les brigades Ezzedine al-Qassam dans un message sur Telegram. L'Élysée a fait savoir que Paris était "pleinement mobilisé" pour identifier la nationalité de ces trois étrangers tués.
L'armée israélienne affirme avoir tué l'un des responsables de l'attaque du 7 octobre
L'armée israélienne a confirmé ce bombardement en précisant qu'il avait visé avec succès Ibrahim Biari, présenté comme un des responsables de l'attaque du 7 octobre du Hamas contre Israël. Selon Tsahal, il se trouvait dans "un vaste complexe de tunnels souterrains d'où il dirigeait les opérations".
"Nous avons pu atteindre Ibrahim Biari" et "un grand nombre de terroristes qui se trouvaient avec Biari ont été tués. Les infrastructures souterraines utilisées par les terroristes (...) se sont également effondrées", a affirmé Jonathan Conricus, porte-parole des forces israéliennes.
Concernant les civils, il a souligné que l'armée les avait appelés à évacuer à de nombreuses reprises le nord de la bande de Gaza, une "zone de guerre". Il a ajouté espérer qu'ils "prendront la bonne décision et évacueront vers les zones plus sûres du sud".
Une partie de la communauté internationale condamne la frappe de mardi
Plusieurs pays ont fermement condamné cette frappe israélienne. "Le Royaume d'Arabie saoudite condamne avec la plus grande fermeté le ciblage inhumain par les forces d'occupation israéliennes du camp de réfugiés de Jabaliya dans la bande de Gaza assiégée, qui a tué et blessé un grand nombre de civils innocents", a déclaré le ministère saoudien des Affaires étrangères sur X.
Le Qatar, impliqué dans les tentatives de résolution de la crise des otages aux mains du Hamas, a de son côté condamné "un nouveau massacre", et mis en garde contre des opérations susceptibles de "saper les efforts de médiation".
Si le Quai d'Orsay n'a pas réagi, le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, s'est dit mercredi sur X "horrifié par le nombre très élevé de victimes causé par le bombardement israélien dans le bombardement du camp de Jabaliya".
Building on EU Council’s clear stance that Israel has the right to defend itself in line with international humanitarian law and ensuring the protection of all civilians, I am appalled by the high number of casualties following the bombing by Israel of the Jabalia refugee camp.
— Josep Borrell Fontelles (@JosepBorrellF) November 1, 2023
Josep Borrell demande de nouveau que le droit humanitaire s'applique et que les lois de la guerre soient respectées. "La sécurité et la protection des populations civiles n'est pas seulement une obligation morale, mais légale", dit-il.
Le camp de nouveau bombardé mercredi
Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé mercredi qu'un nouveau bombardement de l'armée israélienne avait tué "des dizaines" de personnes dans le camp de réfugiés de Jabaliya. Si aucun bilan de source indépendante n'était possible dans l'immédiat, la frappe a provoqué d'énormes destructions, selon des images de l'AFPTV.
Après ce second bombardement, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit, par la voix de son porte-parole, "atterré par l'escalade de la violence à Gaza, y compris la mort de Palestiniens, notamment des femmes et des enfants, dans des frappes aériennes israéliennes dans des zones résidentielles du camp de réfugiés de Jabaliya densément peuplé".
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