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Israël : accusations de "racisme" après le vote d'une loi sur "l'Etat-nation juif"

Une loi définit désormais le pays comme "l'Etat-nation du peuple juif" et fait de l'hébreu la seule langue officielle du pays, alors que l'arabe avait auparavant un statut identique.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Premier ministre Benyamin Nétanyahou lors d'une réunion hebdomadaire de son cabinet, le 15 juillet 2018 à Jérusalem (Israël). (RONEN ZVULUN / AFP)

Le Parlement d'Israël a adopté une loi définissant le pays comme "l'Etat-nation du peuple juif", jeudi 19 juillet, un texte polémique qui suscite des accusations de "racisme" à l'encontre de la minorité arabe, en dépit de l'amendement d'un article controversé.

La loi, adoptée par 62 voix contre 55, fait de l'hébreu la seule langue officielle du pays, alors que l'arabe avait auparavant un statut identique. Elle déclare que l'établissement de "localités juives (sur le territoire israélien) relève de l'intérêt national" et proclame que Jérusalem est la capitale d'Israël, y compris la partie orientale de la ville annexée et occupée.

Le texte entre dans la catégorie des lois fondamentales

La loi désigne "l'Etat d'Israël comme l'Etat national du peuple juif où celui-ci applique son droit naturel, culturel, religieux, historique" et précise que "le droit d'exercer l'autodétermination au sein de l'Etat d'Israël est réservé uniquement au peuple juif". Le texte voté entre dans la catégorie des lois fondamentales, qui font office de constitution en Israël.

C'est un moment décisif dans l'histoire de l'Etat d'Israël qui inscrit dans le marbre notre langue, notre hymne et notre drapeau.

Benyamin Nétanyahou

Premier ministre israélien

Dans la précédente version, le projet de loi évoquait la possibilité de créer des localités exclusivement réservées aux juifs, ce qui en excluait les citoyens arabes israéliens, qui constituent 17,5% de la population totale israélienne, très majoritairement juive. Cette formulation avait suscité une vague de critiques, notamment du président Reuven Rivlin, du procureur général Avishai Mandelblit et de la délégation de l'Union européenne en Israël en raison de son caractère jugé discriminatoire.

L'Union européenne se dit "préoccupée"

La nouvelle formule plus vague a toutefois été dénoncée par l'opposition, notamment par le député arabe Ayman Odeh qui a brandi durant le débat un drapeau noir à la tribune pour marquer "la mort de notre démocratie". Les Arabes israéliens sont les descendants des Palestiniens restés sur leurs terres à la création d'Israël en 1948. Ils représentent 17,5% de la population israélienne, très majoritairement juive, et se disent déjà victimes de discriminations.

L'Union européenne s'est dite "préoccupée" par cette loi qui risque, selon elle, de "compliquer" la solution à deux Etats pour régler le conflit israélo-palestinien. De son côté, le secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) Saëb Erakat a estimé que le texte légalisait "officiellement l'apartheid". La Ligue arabe a jugé que cette loi "dangereuse" consolidait des "pratiques racistes". Enfin, la Turquie a estimé qu'elle "foulait aux pieds" le droit international et les droits des Arabes israéliens.

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