Israël : "Nous ne pouvons pas accompagner le rêve chimérique" de Benjamin Nétanyahou, assure Dominique de Villepin

Dominique de Villepin était l'invité du "8h30 franceinfo", lundi.
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Dominique de Villepin, ancien Premier ministre, était mardi 7 novembre l'invité du 8h30 franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Nous ne pouvons plus cautionner les massacres qui se déroulent dans cette région et qui mettent en danger la région tout entière", a déclaré l'ancien ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin, lundi 7 octobre sur franceinfo, alors que le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou demande le "soutien" de la France et des pays occidentaux pour vaincre les "ennemis d'Israël."

"Au lendemain du 7 octobre, nous avons tous reconnu le droit d'Israël à assurer sa sécurité et à se défendre. Mais ce droit, ce n'est pas un permis illimité de bombarder, d'intervenir, de bafouer la sécurité des pays voisins", a défendu l'ex-Premier ministre. Un an après l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol de l'État hébreu déclenchant une guerre dans la bande de Gaza, "Israël est-elle plus en sécurité qu’avant ?", a questionné Dominique de Villepin."C’est, aujourd’hui, la seule question qui vaille", selon lui. Pour l'ancien chef de la diplomatie française, "Israël est engagé dans un processus qu’il ne maîtrise plus, qu’il ne contrôle plus".

"Il en va de notre crédibilité"

"Le rêve chimérique de Benjamin Netanyahou, nous ne pouvons pas l'accompagner", a-t-il assuré. "Nous sommes à quelques jours, sans doute, d’une réponse d’Israël à l’Iran et on voit bien la possibilité qu’il y a d’enflammer toute cette région", s'est-il inquiété. "Donc assurer et garantir la sécurité d'Israël, bien sûr, mais ne pas accompagner l'aventure engagée par Benjamin Nétanyahou", a-t-il déroulé. "Il en va de notre crédibilité", a-t-il martelé. "Il en va aussi de notre sécurité, car ce qui se passe là-bas n'est pas sans conséquence sur ce qui se passe ici", a-t-il poursuivi.

"Benjamin Nétanyahou ne peut pas engager Israël dans cette voie sans issue qui est celle d'une guerre sans fin. Il y a un minimum de responsabilité, et cela, c'est notre responsabilité à tous et c'est pour cela que je pense que personne ne peut dire 'je soutiens inconditionnellement Benjamin Nétanyahou'. Non, aujourd'hui, il est temps, en conscience, de dire 'tout cela ne peut pas être fait en notre nom'", a expliqué Dominique de Villepin.

Pour l'ex-Premier ministre de Jacques Chirac (de 2005 à 2007), "la guerre contre le terrorisme ne peut pas se gagner uniquement par la force". "Benjamin Nétanyahou essaye de se présenter en représentant de la civilisation face à la barbarie. On a jamais raison tout seul et on a jamais raison avec le seul emploi de la force", a-t-il ajouté. "Aujourd'hui, M. Nétanyahou reprend ce que les Américains ont essayé de faire après le 11 septembre", a fait valoir l'auteur du fameux discours de 2003 à la tribune des Nations unies contre une intervention de la France en Irak. "Je trouve tout à fait regrettable que Benjamin Nétanyahou veuille corriger la situation de la région par la force, alors qu'il y aurait aujourd'hui d'autres possibilités", a-t-il soutenu. 

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