Israël-Palestine : "C’est une vie d’angoisse", témoigne un Israélien de Tel Aviv
"On sent que cela se rapproche", raconte un habitant de la ville israélienne à propos des roquettes qui sont tirées par le Hamas en direction d’Israël depuis le début de la semaine, tandis qu’Israël répond par des frappes sur la bande de Gaza.
"C’est une vie d’angoisse", témoigne jeudi 13 mai sur franceinfo Michaël Attal, kinésithérapeute à Jaffa, quartier sud de Tel Aviv, alors que des roquettes sont tirées par le Hamas en direction d’Israël depuis le début de la semaine, tandis qu’Israël répond par des frappes sur la bande de Gaza. Le bilan des raids israéliens à Gaza dépasse désormais les 100 morts depuis lundi, selon les autorités locales. Côté israélien, sept personnes sont décédées et des dizaines sont blessées. "Notre vie a bien changé depuis plusieurs jours", explique l’Israélien, qui raconte la violence sociale vécue au sein de son pays depuis plusieurs jours.
franceinfo : Est-ce que vous pouvez simplement nous raconter ce que vous vivez sur place ?
Michaël Attal : Notre vie a bien changé depuis plusieurs jours. Une certaine tension règne à la maison parce qu'une dernière salve de roquettes s'est abattue sur le quartier. On sent que cela se rapproche de la région de Tel Aviv. Je ne serais pas très surpris que nous soyons les prochains ciblés avec le son funeste des sirènes qui se déclenche. C'est une vie d’angoisse. Nous avons un bon système, le fameux dôme de fer qui permet de diminuer quand même les craintes. Cependant, ça reste du filtrage de roquettes à 90%. Ce sont de bonnes heures de tension, surtout que ces derniers temps, les sirènes ont été déclenchées à 3 heures du matin et à 1 heure du matin.
Quand les sirènes sonnent, vous devez quitter votre domicile rapidement ?
Depuis les années 1990, pratiquement tous les appartements qui ont été construits possèdent un système de pièces de sécurité. J'en ai donc une chez moi. Lorsque les smartphones sonnent, cela veut dire que l’armée avertit les habitants, puisque les roquettes sont analysées en fonction de leur trajectoire. Je reçois un message qui me dit que la roquette arrive au niveau de Tel Aviv. J’ai donc une minute et demie pour me rendre dans la pièce de sécurité. Il faut ensuite attendre une dizaine de minutes pour pouvoir sortir, en espérant ne pas avoir un nouveau coup de sirène qui se déclenche juste après.
Constatez-vous des tensions entre communautés ?
Je peux vous dire que pour avoir perdu le sommeil, ce n'était pas à cause des roquettes. C’était surtout à cause des images que j’ai vues à la télévision : des Arabes lynchés, des synagogues brûlées, des choses qu'on pouvait voir dans les livres d'histoire qui se rapportaient à la Nuit de cristal. C'est ça qui fait perdre un peu pied par rapport à la crise actuelle. Le dôme de fer peut prévenir la violence des roquettes. Le dôme de fer ne peut pas réparer la violence sociale.
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