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Jérusalem : au coeur de Jabel Mukaber, le quartier de l'auteur de l'attaque au camion-bélier

A Jérusalem, les obsèques des quatre soldats israéliens tués lors d'une attaque au camion-bélier ont eu lieu lundi 9 janvier. franceinfo vous plonge au coeur du quartier de Jabel Mukaber, d'où était originaire, Fadi al-Qanbar, l'auteur de l'attentat.

Article rédigé par franceinfo, Etienne Monin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une affiche représentant Fadi al-Qanbar, l'auteur de l'attaque mortelle au camion-bélier à Jérusalem, le 8 janvier 2017, décrochée dans son quartier d'origine, Jabel Mukaber. (? AMMAR AWAD / REUTERS / X90085)

Les routes du quartier de Jabel Mukaber, à Jérusalem, ressemblent à celles d'un village reculé. Des rues étroites s'enroulent autour d'un dédale de collines.

Avant d’arriver dans le secteur où habitait Fadi al-Qanbar, on passe devant la maison de la famille Elayan. Cette dernière a été détruite par les autorités israeliennes, après l’attentat du fils Bahaa qui participé à l’une des attaques les plus sanglantes à Jérusalem, fin 2015.

Le reportage franceinfo d'Etienne Monin dans le quartier de Jabel Mukaber, à Jérusalem.

La plupart des auteurs d'attentats ces dernières années, à Jerusalem, viennent de Jabel Mukaber. Le dernier en date, Fadi al-Qanbar, 28 ans, a été qualifié de sympathisant du groupe Etat islamique par le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahu.

Dimanche 8 janvier, le Palestinien a foncé sur des soldats israéliens à bord d'un camion-bélier, faisant quatre morts. Leurs obsèques ont eu lieu le lendemain, lundi.

Pourtant, Fadi al-Qanbar avait un travail et quatre enfants. "C'était un jeune homme normal, assure son oncle Mohammed, qui rejette toute influence idéoligique. Il a fait ça de sa propre initiative, il n'est pas lié à un groupe comme le Hamas ou l'Etat islamique."

Il a eu la conviction qu'il fallait faire cela

Mohammed, oncle de Fadi al-Qanbar

à franceinfo

"Benyamin Netanyahou cherche à échapper aux problèmes judiciaires qu'il a en ce moment, c'est une façon de détourner l'attention", lâche enfin le proche du terroriste.

Si l’explication n’est pas d’ordre idéologique ou sociale, elle est contextuelle, estime quant à lui Amjad Awida. Ce médecin exerce à la périphérie du quartier, coupé de la Cisjordanie par le mur de sécurité, et dans lequel se trouve une colonie.

"L'une des causes de ce que l'on voit en ce moment, c'est que la pression augmente dans ce secteur", juge-t-il, avant d'ajouter que "les jeunes sont très proches des colonies juives et les restrictions y sont bien plus dures que dans d'autres quartiers".

Le contexte d’occupation et l’absence de perspective sont, d’après les services israéliens, les principaux facteurs de la vague de violence qui touche la région depuis la fin de l'année 2015.

"Et rien n’a évolué depuis !", s'insurge Talab Chruk, originaire de Jabel Mukaber.

Quand vous mettez quelqu'un de côté, il va exploser !

Talab Chruk, habitante de Jabel Mukader

à franceinfo

"Ce sont les Israéliens qui nous poussent à faire ce que nous aisons, ce que ces gars font, martèle-t-elle. Parce qu'ils les mettent sur le côté de la route !"

Depuis la vague de violence, la police israélienne a installé un poste de surveillance sur un parking qui sépare les Palestiniens d’un quartier israélien, implanté juste en face.

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