"Les médecins ne savent pas combien de temps ils pourront apporter les soins" : dans le nord de Gaza, le système de santé réduit quasiment à néant par Israël

L'hôpital Kamal-Adwan, le dernier à fonctionner dans le nord de la bande de Gaza, a été la cible d'un raid mené par Israël, samedi 28 décembre.
Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une vue des destructions après l'attaque israélienne contre la cour de l'hôpital Kamal Adwan et ses bâtiments environnants. (Khalil Ramzi Alkahlut / ANADOLU / Anadolu via AFP)

Dans le nord de la bande de Gaza, des dizaines de milliers de personnes n'ont quasiment plus accès aux soins. Après le raid de l'armée israélienne contre le dernier grand hôpital samedi 28 décembre, il ne reste plus qu'une seule structure fonctionnant partiellement. Cette situation inquiète l'Organisation mondiale de la Santé et, lundi 30 décembre, la France a officiellement protesté.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les droits de l'homme a estimé, dans un rapport publié mardi, que le système de santé de Gaza est "l'effondrement total", à cause des attaques de l'armée israélienne. L'institution juge par ailleurs "vagues" les affirmations d'Israël justifiant ces assauts par le fait que des groupes armés palestiniens utilisent ces bâtiments.

Un seul hôpital qui fonctionne partiellement

L'effondrement de l'hôpital Kamal-Adwan est comme une lumière qui s'éteint. Le bâtiment était à la fois une structure de soins et un abri pour les familles. Aujourd'hui, il ne reste plus qu'un seul hôpital, Al Awda, mais qui ne fonctionne que partiellement et dans une totale incertitude, explique Sarah Davies, du Comité international de la Croix-Rouge.

"Le personnel médical, les civils et les patients qui sont là-bas, entendent constamment des explosions. Ils entendent des combats et ils ne savent pas ce qu'il va se passer ensuite. Les médecins ne savent pas combien de temps ils vont pouvoir apporter les soins nécessaires à leurs patients", rapporte-t-elle.

"C'est devenu invivable"

D'après le CICR, il existe aussi des microstructures pour les soins de base. Mais le nord de Gaza est en train de devenir invivable pour les 30 000 à 50 000 personnes qui resteraient, d'après des chiffres de l'ONU. "Il n'y a pas d'eau courante, pas d'eau potable, il n'y a pas d'électricité, il n'y a plus de structure pour pouvoir s'abriter et il n'y a pas de centres de santé qui sont accessibles aujourd'hui. C'est effectivement devenu invivable", abonde Amande Bazerolle, à Gaza pour Médecins sans frontière.

Le Quai d'Orsay a exprimé l'inquiétude de la France après la fermeture de l'hôpital Kamal-Adwan et l'arrestation de son directeur. L'armée israélienne justifie son intervention en affirmant que l'hôpital était utilisé par les groupes armés comme centre de commandement.

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