"On veut se faire entendre" : à Paris, malgré l'interdiction, des soutiens du peuple palestinien veulent manifester
Les organisateurs, qui attendent une ultime décision du Conseil d'État samedi matin, appellent dores et déjà à braver l'interdit de la préfecture. Ils sont notamment soutenus par le Nouveau parti anticapitaliste.
Plusieurs manifestations en soutien au peuple palestinien prévues samedi 15 mai en France sont interdites par crainte de débordemements. À Paris, l'interdiction a été confirmée vendredi soir après le rejet par le tribunal administratif d'un recours déposé par les organisateurs. Ils ont saisi le Conseil d'État qui peut encore se prononcer samedi matin mais quelque soit la décision rendue, un rassemblement non autorisé pourrait se tenir.
Le NPA appelle à manifester
Se rendre a une manifestation interdite est sanctionnable d’une amende de 135 euros mais certains sont prêt malgré tout a braver l’interdit à l'image de Pauline Salingue, une des responsables du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) : "Nous, on veut que les choses se passent bien, que la manifestation puisse bien se dérouler, mais puisse se dérouler. On n'a aucun intérêt à être violents. Nous, aujourd'hui, on veut se faire entendre sur notre solidarité avec le peuple palestinien et sur la dénonciation de la complicité de l'État français avec Israël. Notre décision au niveau du Nouveau parti anticapitaliste est nationale."
"Nous participerons aux manifestations en solidarité avec la Palestine, qu'elles soient autorisées ou interdites."
Pauline Salingue (NPA)à franceinfo
Dans plusieurs villes de France, des rassemblements - statiques - ou des manifestations sont autorisés, comme à Lyon, Bordeaux, Montpellier, Marseille, Nantes, Rennes, Toulouse, Lille ou encore Metz. Des évènements organisés, au départ, pour commémorer l’exil des Palestiniens après la création d’Israël.
Encadrer plutôt qu'interdire
Selon Serge Slama, professeur de droit public a l’université de Grenoble, l’interdiction doit rester une exception dûment motivée : "L'interdiction générale absolue de la manifestation est problématique. On peut estimer qu'il y a un problème de proportionnalité de la mesure. Donc, il aurait mieux valu, l'autoriser, l'encadrer, défend l'universitaire. Il y a des risques de débordements, il y a déjà eu des débordements dans le passé, mais je rappelle que, par exemple, la manifestation de 2014, où il y a eu des violences, était précisément interdite."
L'Association des Palestiniens en Île-de-France, qui était à l'origine de la manifestation parisienne, confirme à franceinfo son appel au rassemblement samedi à 15 heures, au métro Barbès, dans le 18e arrondissement de Paris.
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