"Plus ils essaient de nous forcer au silence, plus fort nous allons crier" : sur certains campus universitaires américains, la mobilisation contre la guerre à Gaza prend de l'ampleur
Aux Etats-Unis, la mobilisation des étudiants contre la guerre à Gaza est montée d’un cran ces derniers jours sur les campus universitaires. La prestigieuse université de Columbia, à New York, est devenue l’épicentre de ce mouvement. Pour se faire entendre, les étudiants ont installé un campement sur place, sur fond d’arrestations, d’expulsions et d’accusations d’antisémitisme.
"Nous avons tous le droit d’être ici", crie une étudiante, qui, depuis plusieurs jours fait partie de la centaine de jeunes à camper sur la pelouse de Columbia.
Parmi eux, Irish et Mahmoud, deux étudiants qui protestent contre la guerre à Gaza et réclament la suspension des programmes d’échange étudiants avec Israël. "Ils ne peuvent pas nous arrêter. Plus ils essaient de nous forcer au silence, plus fort nous allons crier", assure Irish. "Les étudiants vont rester ici le temps qu’il faut. Des jours, des semaines, des mois...", promet pour sa part Mahmoud.
Yale, Harvard et MIT ont rejoint le mouvement
Les étudiants réclament également la démission de la présidente de l’université qui, il y a quelques jours, a fait appel au NYPD pour évacuer, de force, le campus. Une intervention policière vivement critiquée et dénoncée aussi par une grande partie des professeurs. 400 d’entre eux sont venus, en toge universitaire, apporter officiellement leur soutien à leurs étudiants. "Nous condamnons catégoriquement la décision de la direction de suspendre les étudiants qui manifestaient de façon pacifique ainsi que leur arrestation par la police", a déclaré Christopher Brown, professeur d’histoire à Columbia.
La situation crée beaucoup de tensions sur le campus, mais aussi à l’extérieur, en raison d’accusations d’antisémitisme, aussitôt rejetées par les manifestants pro-palestiniens parmi lesquels figurent des étudiants juifs. Cela n’a pas empêché Joan de venir avec une dizaine de personnes, drapeaux israéliens à la main, demander leur expulsion. "Il faut envoyer la garde nationale. C'est la seule solution !", assène-t-elle. Pour l’heure, ces étudiants, chaque jour plus nombreux, restent déterminés et d’autres campus les ont rejoints. Yale, Harvard et MIT, où des arrestations ont également eu lieu.
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