Polio à Gaza : la pause humanitaire pour la vaccination "reste très insuffisante", déplore le médecin humanitaire Raphaël Pitti

Invité sur franceinfo samedi, Raphaël Pitti plaide pour "un cessez-le-feu permanent et immédiat qui permettent d'apporter l'aide dans cette population a vraiment besoin".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un bébé palestinien en train de se faire vacciner contre la polio, le 30 août 2024 à Gaza. (SAHER ALGHORRA / MAXPPP)

La "pause humanitaire" à partir de dimanche, annoncée par l'ONU dans la bande de Gaza pour permettre de mener une vaccination contre la polio à grande échelle, "reste très insuffisante", a alerté samedi 31 août sur franceinfo professeur Raphaël Pitti, médecin humanitaire, anesthésiste-réanimateur, spécialiste en médecine d'urgence dans les zones de guerre. 

"C'est bien d'avoir réussi à obtenir ces pauses. Cela aurait été beaucoup mieux d'avoir un cessez-le-feu permanent parce que la situation est dramatique sur le plan sanitaire", explique Raphaël Pitti. Il dénonce "une situation dramatique de catastrophe humanitaire de très grande ampleur". Le médecin rappelle que "cela fait dix mois que les enfants de moins de dix ans n'ont pas été vaccinés". Il pointe "le risque important d'une épidémie de poliomyélite". 

Environ 700 équipes médicales chargées de la vaccination

"La situation sanitaire est terriblement désastreuse et elle touche profondément les enfants", insiste l'humanitaire qui aurait voulu "au moins sept jours d'une paix totale qui permette de s'organiser". Il précise que "700 équipes médicales ont été constituées dans les différentes zones de manière à pouvoir vacciner très rapidement". La vaccination est effectuée "par voie orale", ce qui n'est pas "ce qu'il y a de mieux par rapport à une vaccination en sous-cutané", reconnaît Raphaël Pitti. "Mais en tout cas, cela va permettre d'éradiquer et d'empêcher l'épidémie de poliomyélite." 

"Compte tenu des conditions sanitaires, c’est-à-dire la destruction des structures hospitalières, si une épidémie de polio devait apparaître, beaucoup d'enfants risqueraient des paralysies musculaires très importantes, mais surtout des paralysies respiratoires qui auraient entraîné la mort faute de réanimation", ajoute le médecin humanitaire. Il plaide pour "un cessez-le-feu permanent et immédiat qui permettent d'apporter l'aide dans cette population a vraiment besoin".

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