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Proche-Orient : Donald Trump dévoile un plan de paix qui satisfait Israël, mais qui est rejeté par les Palestiniens

Le plan de Donald Trump propose la démilitarisation de l'Etat palestinien et accorde la souveraineté d'Israël sur la vallée du Jourdain.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et le président américain, Donald Trump, lors d'une conférence de presse à Washington, le 28 janvier 2020. (SARAH SILBIGER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Donald Trump a dévoilé, mardi 28 janvier, son plan de paix pour le Proche-Orient, fondé sur une solution à "deux Etats" israélien et palestinien. Le président américain accorde à Israël nombre de concessions dans ce projet "très détaillé" de 80 pages. Il propose notamment que le futur Etat palestinien ne voie le jour que sous plusieurs "conditions", dont "le rejet clair du terrorisme" et la démilitarisation. Jérusalem serait par ailleurs "la capitale indivisible d'Israël", a assuré Donald Trump, restant évasif sur les moyens de concilier cette promesse avec la proposition qu'il a reprise à son compte de créer une capitale de l'Etat palestinien à Jérusalem-Est.

La carte des Etats israélien et palestinien prévoit un tunnel reliant la Cisjordanie à la bande de Gaza et une souveraineté d'Israël sur la vallée du Jourdain. "Tous les musulmans aux intentions pacifiques seront bienvenus pour visiter et prier à la mosquée Al-Aqsa", troisième lieu saint de l'islam, précise la légende de la carte tweetée Donald Trump. Une quinzaine de colonies israéliennes figurent par ailleurs en Cisjordanie et sont intégrées à Israël.

Le plan déjà rejeté par les Palestiniens

Martelant que les Palestiniens méritaient "une vie meilleure", le président américain leur a aussi lancé une mise en garde. Il a annoncé avoir envoyé une lettre au président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, l'exhortant à saisir "une chance historique", et peut-être "la dernière", d'obtenir un Etat indépendant. "Je lui ai expliqué que le territoire prévu pour son nouvel Etat resterait ouvert et sans développement" de colonies israéliennes "pendant une période de quatre ans", a-t-il précisé.

Selon de hauts responsables palestiniens, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a refusé au cours des derniers mois les offres de dialogue du président américain, jugeant son plan "déjà mort". Et le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, a appelé par avance la communauté internationale à boycotter le projet, contraire selon lui au droit international. "Ce n'est pas un plan de paix pour le Moyen-Orient", a-t-il martelé, jugeant que l'initiative visait avant tout à protéger "Trump de la destitution" et "Nétanyahou de la prison".

Le projet américain avait aussi été rejeté par avance par le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, enclave palestinienne de deux millions d'habitants séparée géographiquement de la Cisjordanie, où se limite l'autorité de Mahmoud Abbas. Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a mis en garde contre une "nouvelle phase" de la lutte palestinienne contre l'occupation israélienne.

Paris insiste sur une solution à deux Etats

Paris "exprime sa conviction que la solution des deux Etats, en conformité avec le droit international et les paramètres internationalement agréés, est nécessaire à l'établissement d'une paix juste et durable au Proche-Orient", a déclaré mercredi la porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. La France "continuera d'agir en ce sens en lien avec les Etats-Unis, ses partenaires européens et tous ceux qui peuvent contribuer à la réalisation de cet objectif", a ajouté le Quai d'Orsay.

La porte-parole du ministère des Affaires étrangères assure que la France "restera attentive au respect et à la prise en compte des aspirations légitimes des Israéliens comme des Palestiniens".

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