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Proche-Orient : "Les risques de confrontations et de violences sont devant nous"

Paris accueille, dimanche, la conférence pour la paix au Proche-Orient. Les deux principaux concernés, les représentants d'Israël et Palestine, en sont absents. Sur franceinfo, Jean-Paul Chagnollaud, directeur de l'Institut de recherche et d'études Méditerranée et Moyen-Orient, a exprimé sa réserve sur l'issue des discussions.

Article rédigé par franceinfo
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Le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Marc Ayrault, prend la parole devant les pays conviés à la conférence, le 15 janvier. (THOMAS SAMSON / POOL)

La conférence pour la paix au Proche-Orient réunit 70 ministres des Affaires étrangères, dimanche 15 janvier, à Paris. Mais cette réunion se déroule en l'absence des principaux concernés : les dirigeants israéliens et des palestiniens.

Sur franceinfo, Jean-Paul Chagnollaud, directeur de l'Institut de Recherche et d'Etudes sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (Iremmo), spécialiste de la question palestinienne, craint "que cette conférence ne débouche sur rien de concret".

franceinfo : A quoi peut servir cette conférence sans les Israéliens et les Palestiniens ?

Jean-Paul Chagnollaud : Il y trois objectifs possibles dans une telle conférence. Ça peut être un rappel de l'urgence de la solution à deux Etats, ça peut être une relance du processus de paix. Ça peut être aussi la mise en place d'un mécanisme de suivi avec un calendrier qui impliquerait des négociations directes avec un environnement international.

Sur ces trois points, seul le premier, le plus modeste, pourra être mis en place. A mon avis, il n'y aura pas de relance du processus, pas de suivi. Sauf surprise, il faudra se contenter d'un rappel de l'urgence de la solution à deux Etats.

Avec le départ de Barack Obama et l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, comment vont évoluer les relations entre les Etats-Unis et Israël ?

Cette conférence se déroule quelques jours avant l'arrivée d'une nouvelle administration qui est sans doute sur une position radicalement différente de celle d'Obama. Par conséquent, beaucoup de participants attendent la prise de fonction de Trump, ils ne veulent rien faire avant.

Mais s'il a des positions qui vont à l'encontre de la résolution déjà adoptée, ça risque de poser problème. Trump semble hostile à l'idée de deux Etats. On est donc un risque de confrontation important et, dans un premier temps, d'une incertitude. 

Faut-il être inquiet pour l'avenir du dialogue israélo-palestinien ?

Je crains que cette conférence ne débouche sur rien de concret, et par conséquent, les risques de confrontations et de violences sont, je crois, devant nous.

"Beaucoup de participants ne veulent rien faire avant l'arrivée de Trump à la Maison Blanche" selon Jean-Paul Chagnollaud

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