: Reportage "Ils devraient être avec nous maintenant" : en Israël, la colère des familles des 224 otages retenus par le Hamas à Gaza
Depuis près de trois semaines, les proches des personnes retenues par le Hamas à Gaza espèrent leur retour. Leur attente se teinte de colère : jeudi 26 octobre au soir, ces familles réunies au sein du "Forum pour les familles des otages et disparus" ont haussé le ton contre le gouvernement. Sur l'écran géant installé à Tel-Aviv, le message "Bring Them Home" (ramenez-les à la maison), s'est répété des dizaines de fois. Une mère postée devant cet écran hurle sa colère : "20 jours, cela fait 20 jours, 20 jours sans savoir comment va ma fille, si elle respire, 20 jours qu'on nous demande d'être patients, dit-elle. Mais ça suffit, notre patience a pris fin."
"Aujourd'hui, nous voulons leur retour", scandent les familles rassemblées. "Qu’est-ce que vous faites toute la journée ?", implore un père de famille en s'adressant au gouvernement. "Je demande une seule chose : levez-vous, mettez-vous à ma place et prenez vos responsabilités", supplie-t-il.
Les familles se sentent abandonnées
Tous ces proches des personnes kidnappées racontent la même chose : aucune information, des autorités absentes, un sentiment d'abandon et la nécessité de s'organiser seuls. Ils dénoncent avec force l'incompétence des responsables politiques et les mettent en garde, comme cette mère éplorée.
"Je dis à tous ceux qui nous gouvernent, qu’ils soient à gauche, à droite, en haut en bas, vous tous, quand cette histoire se terminera, votre place sera dans la poubelle de l’histoire", s'exclame-t-elle, sous les applaudissements de la foule. La mère de famille poursuit : "Et les seuls qui pourront être sauvés du procès de l’histoire, ce sont ceux qui ramèneront dans leurs mains les otages à la maison."
"La priorité, ce devrait être de les ramener à la maison, et pas d'éradiquer le Hamas, parce que ça peut prendre des années. Alors que les otages devraient être avec nous maintenant !"
Adi, dont la meilleure amie est retenue en otage par le Hamasà franceinfo
Adi, dont la meilleure amie a été enlevée, dénonce elle aussi les priorités du gouvernement. "En finir avec le Hamas est bien plus compliqué que de ramener [les otages] chez nous. Il ne s'agit pas de politique là, ce sont des êtres humains ! Nous ne sommes pas des objets avec lesquels ils peuvent jouer !", se désole-t-elle. Pour ne pas oublier les otages, les jours, les heures et les minutes de leur captivité s'égrènent sur l'écran géant déployé sous les fenêtres du ministre de la Défense, Yoav Gallant.
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