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Reportage "Les gens ont peur, donc ils cherchent à se défendre" : à Jérusalem, les civils israéliens s'arment de plus en plus

Article rédigé par Agathe Mahuet - avec Jérémy Tuil, édité par Lou Momège
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un magasin d'armes dans le centre de Jérusalem. (DEBBIE HILL / MAXPPP)
Depuis l'attentat du 7 octobre, il est désormais possible d'obtenir un port d'armes en deux semaines et les ventes auprès des civils ont été multipliées par dix dans certaines boutiques d'armement.

Une kippa noire en velours sur la tête, Mashiar, juif ultra-orthodoxe, est venu s’acheter un pistolet semi-automatique, dans une boutique d'armement de Jérusalem. Il y a près d'un mois, Israël a basculé en état de guerre à la suite de l'attaque du Hamas le 7 octobre. Depuis, les demandes de permis de port d'armes ont été facilitées et de simples citoyens se bousculent pour se procurer un pistolet.

Mashiar, qui n'avait encore jamais possédé d'armes, explique qu’il habite dans un " endroit dangereux", où " vivent aussi des Arabes". Il avoue avoir peur depuis l'attentat du Hamas. Un homme âgé, Eliyahou, vient, lui, se ravitailler en munitions.

"Ça fait un moment que j’ai une arme. Dieu merci, je n’ai pas eu besoin de m’en servir jusque-là. Et j’espère que ça va continuer ainsi, mais je veux pouvoir être prêt !"

Eliyahou, habitant de Jérusalem

franceinfo


La formation de quatre heures et demie est toujours obligatoire avant de se procurer une telle arme, mais le délai d’obtention a été raccourci par la loi israélienne, explique l'un des vendeurs : " Il est maintenant possible de recevoir le permis en deux semaines, un mois maximum. Alors qu’avant, il fallait attendre au moins un an !".

Les ventes multipliées par dix

Dans cette boutique, un pistolet coûte en moyenne ici 3 000 à 5 000 shekels, soit un millier d’euros. En quelques semaines, seulement, les ventes ont depuis été multipliées par dix dans cette boutique. " Les gens ont peur, donc ils cherchent à se défendre, parce qu'on arrive à une situation où on ne peut plus compter sur les forces de l’ordre, car elles ne sont plus suffisantes", lâche Daniel, un autre vendeur.

Aujourd’hui, on voit vraiment un engouement pour acheter des armes. D’un coté ça devrait faire mon bonheur, mais ça me rend plus triste qu’autre-chose. Ça veut dire qu’on est encore moins en sécurité qu’avant ! 

Daniel, vendeur dans une boutique d'armement à Jérusalem

à franceinfo


Il y avait eu 38 000 demandes de permis d’armes en un an, en Israël en 2022, contre 40 000 rien qu’en trois semaines, depuis l'attentat du 7 octobre.

"Les gens ont peur, donc ils cherchent à se défendre" : à Jérusalem, les civils israéliens s'arment de plus en plus

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