: Reportage "Repose en paix Ismaïl Haniyeh" : après la mort du chef du Hamas en Iran, des Palestiniens lui rendent hommage à Ramallah
Il y avait des drapeaux palestiniens, verts, ceux du Hamas, et des portraits d’Ismaïl Haniyeh dans les rues de Ramallah, mercredi 31 juillet, suite à l'annonce de la mort du chef du bureau politique du Hamas. Une poignée de manifestants s’était rassemblée sur la place al-Manara, en hommage au dirigeant palestinien. Le chef du bureau politique du Hamas depuis 2017 a été tué dans la nuit du mardi 30 au mercredi 31 juillet, à Téhéran, en Iran, où il assistait à l'investiture du nouveau président iranien. Un "assassinat" dénoncé par le mouvement islamiste, mais aussi par certains Palestiniens qui ont appelé à une grève nationale.
Si Israël n'a pas revendiqué l'attaque, les soupçons se sont portés vers l'État hébreu. Le Hamas a dénoncé un "raid sioniste perfide" et "une grave escalade". Pour certains manifestants à Ramallah, il s'agissait aussi d'un assassinat ciblé, loin d'être le premier depuis le début de la guerre, le 7 octobre. "L’occupation israélienne estime qu’en assassinant les dirigeants de la résistance, elle portera un coup à leur capacité à fonctionner, estime Ahmad.
"Ce n’est pas la première fois que des dirigeants palestiniens sont tués de cette façon."
Ahmad, un manifestant palestinienà franceinfo
"Mais au contraire, la résistance en a été nourrie, elle a grandi, elle s’est multipliée et a eu encore plus de pouvoir. C’est ce qui a eu lieu par le passé et c’est probablement ce qui va se passer après l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh."
Un "grand leader" qui s'est "sacrifié" pour la cause palestinienne
Pour beaucoup, le chef du bureau politique du Hamas était celui qui était vu comme l’un des plus pragmatiques par rapport aux autres dirigeants du mouvement islamiste. Il était une figure populaire pour les Palestiniens, selon Sheikh Maher al-Kharraz, affilié au Hamas à Naplouse, en Cisjordanie. "Repose en paix Ismaïl Haniyeh. C’est une personne très précieuse, humaine, et un grand leader pour le peuple palestinien", déclare ce membre du mouvement islamiste.
"Il s'est sacrifié pour la cause palestinienne, et lui aussi a perdu énormément de membres de sa famille dans cette guerre. Alors c’était en quelque sorte la fin attendue, pour lui, de finir en martyr."
Maher al-Kharraz, affilié au Hamas à Naplouseà franceinfo
Pour beaucoup, même si Benyamin Netanyahou en ressort victorieux politiquement, ce sera loin d’être une victoire pour Israël, notamment concernant les négociations entre les deux belligérants. "Ismail Haniyeh était un homme politique chevronné, il avait de l'influence sur toutes les factions palestiniennes et cherchait à mettre fin à l'occupation israélienne et à cette guerre",assure Maher al-Kharraz.
Et si l’attention internationale s’est concentrée, depuis le 7 octobre, sur les responsables exilés du Hamas, c'est surtout depuis les tunnels de Gaza que l’organisation islamiste continue d’être commandée.
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