Subventions menacées : des féministes dénoncent une "instrumentalisation" après les propos de la ministre Aurore Bergé
Le collectif féministe #NousToutes a qualifié, lundi 12 février, d'"instrumentalisation" les propos de la ministre déléguée Aurore Bergé concernant les subventions versées aux associations féministes. Après l'attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre et les représailles israéliennes, le collectif, comme d'autres associations féministes, avait été vivement critiqué sur les réseaux sociaux pour son "silence" sur les témoignages rapportant les viols commis par des hommes du Hamas.
Invitée dimanche sur Radio J, Aurore Bergé avait annoncé que le gouvernement passait "au crible" les déclarations liées à l'attaque du Hamas de toutes les associations féministes, exprimant son refus de voir l'Etat soutenir financièrement "des associations qui ne sauraient pas caractériser ce qui s'est passé". La ministre avait précisé avoir formulé cette demande à l'administration la semaine dernière et attendre un retour "dans les jours qui viennent".
"C'est scandaleux de les menacer aujourd'hui"
#NousToutes et d'autres associations se sont défendues en affirmant lutter pour "toutes les femmes" et disent condamner "sans ambiguïté les crimes sexuels et sexistes, viols et féminicides commis par le Hamas, qui ont particulièrement visé les femmes, les personnes LGBTQIA+ et les enfants". "Il n'y a pas d'ambiguïté de la part des féministes, on croit toutes les victimes, on est les premières à dénoncer toutes les violences masculines faites aux femmes, d'où qu'elles viennent", a réagi Amy Bah, présidente de #NousToutes Lille, au lendemain des propos de la ministre chargée de l'Egalité femmes-hommes.
Amy Bah qualifie les propos d'Aurore Bergé d'"instrumentalisation des crimes du Hamas et de la riposte d'Israël à Gaza pour éviter de prendre ses responsabilités dans le manque de moyens dans la lutte contre les violences de genre". La militante "rappelle que les associations qui dépendent de subventions assurent des missions de service public. L'Etat se défausse sur elles, c'est donc scandaleux de les menacer aujourd'hui, d'autant que ça met en danger les victimes de violences".
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