: Témoignage "Chacun attend son tour pour mourir" : le désespoir d'un habitant de Gaza sous les bombes israéliennes
"Les bombardements sont effroyables, ils font un bruit terrifiant", décrit Rami au téléphone depuis Gaza. Il tient sa fille cadette, Dhahab, dans les bras. La ligne est mauvaise, quand elle s'établit enfin, le père de famille parle pour partager son désespoir. "J’ai décidé d’arrêter de m’alimenter. Je ne mange plus, à quoi ça sert ?" lance-t-il. "Chacun attend son tour pour mourir. Ça sera peut-être demain ou après-demain, ça va finir par arriver", se désole Rami. Depuis samedi 28 octobre, les opérations de l'armée israéliennes contre la bande de Gaza se sont intensifiées.
En plus de la petite Dhahab âgée d’un an et demi, Rami est le père d’Adam, 10 ans, et de Line 6 ans. La dernière fois qu'il avait été interviewé, la semaine dernière, il affirmait se battre pour la survie des siens. Mais désormais, il baisse les bras et souffle : "Qui voudrait vivre en enfer ?"
"Vous pensez que Gaza est la plus grande prison à ciel ouvert au monde ? Non, c’est la plus petite cellule de prison au monde. C’est l’endroit le plus densément peuplé", explique Rami. "Et notre territoire est désormais réduit, puisque l’armée israélienne va occuper le nord de Gaza. C’est la même population, avec deux fois moins de place."
"Il nous faudrait un miracle pour surmonter tout ça".
Rami, habitant de Gazaà franceinfo
Comme beaucoup de Gazaouis, Rami a écrit son numéro de téléphone ainsi que leur nom sur le corps de ses enfants, à même leur peau. "C’est pour qu’ils soient identifiés en cas de frappe israélienne", explique le père de famille.
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