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Témoignage "Ils m'ont arrêtée rien que pour ça" : les Arabes israéliens sous pression après l'attaque du Hamas

Depuis l'attaque du 7 octobre, cette minorité qui constitue 20% de la population du pays est placée sous haute surveillance. Certains Arabes israéliens ont été interpellés pour avoir soutenu les habitants de Gaza sur les réseaux sociaux.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des drapeaux israéliens, palestiniens et de la paix, produits aux Pays-Bas. (ANJO DE HAAN / ANP MAG)

"C'était dimanche 22 octobre, il était 10 heures du matin, les forces spéciales de la police ont frappé à ma porte et ils m'ont donné l'ordre de les suivre. Je n'ai pas compris pourquoi." Comme Leila, de nombreux membres de la minorité arabe en Israël ont été interpellés, licenciés ou renvoyés de leurs universités pour avoir exprimé leur solidarité avec les habitants de la bande de Gaza sur les réseaux sociaux.

Leila, mère de quatre enfants qui réside à Nazareth, dans le nord d'Istraël, est encore sous le choc. Cette artiste a subi un interrogatoire de 6 heures pour avoir publié deux messages sur son compte Facebook. "Le premier message que j'ai publié, c'était une capture d'écran d'un graffiti qui disait : 'Gaza dans mon cœur', explique Leila. Et dans le deuxième, j'avais écrit '140 enfants, 140 larmes, 140 cicatrices'". "Ils m'ont arrêtée rien que pour ça", se désole-t-elle.

Leila a finalement été remise en liberté sans qu'aucune charge ne pèse contre elle. "J'ai ressenti de la douleur, de la peur, de la colère, raconte Leila. Ils m'ont montré des images de corps d'enfants mutilés dans les villages israéliens autour de la bande de Gaza."

"Ils me disaient que mes messages sur internet encourageaient ce genre d'horreur".

Leila, artiste arabe israélienne

à franceinfo

Pour la mère de famille, cette mise en accusation n'a pour seul objectif que de l'intimider. "Tout ça, c'était pour me faire peur, mais pas seulement à moi, à tout mon entourage. Et ça a marché,  Maintenant, beaucoup de mes amis ont peur et ne m'envoient plus de messages", regrette-t-elle. L'histoire de Leila n'est pas un cas isolé : les ONG ont recensé des dizaines de signalements depuis le 7 octobre.

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