: Témoignage "On entendait des tirs et on sentait l'odeur de brûlé" : un survivant du massacre dans le kibboutz de Be'eri raconte l’assaut du Hamas
Plus de 100 morts dans un seul village. Un commando du Hamas s'est introduit samedi 7 octobre dans le kibboutz de Be'eri, non loin de la bande de Gaza, lors de son attaque sur le territoire israélien. Trois jours après cette attaque terroriste, des dizaines de personnes restent portées disparues. Leurs proches tentent de les retrouver en se demandant si elles ont été enlevées ou tuées. À l'image de Liel Fishbein, ce jeune homme de 25 ans a lui-même survécu à l'attaque de Be'eri et est désormais à la recherche de sa sœur.
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Son dernier contact avec sa sœur de 18 ans remonte à 11h30 samedi 7 octobre, quand il reçoit un dernier SMS. "Et après, on ne sait pas ce qui s'est passé, explique Li-el Fishbein. On a été déconnectés." Ils sont tous deux barricadés, chacun dans leur maison, à quelques centaines de mètres de distance. "On entendait des tirs, on sentait l'odeur de brûlé. Tout était effrayant", raconte-t-il.
"Tout est si confus"
Les détonations durent de longues heures. Liel est enfermé avec sa mère et sa grand-mère. L'électricité est coupée et l'eau vient à manquer : "J'ai vu ma grand-mère de 94 ans faire ses besoins dans un sac, tout comme ma mère et moi. Tout cela dans cette pièce minuscule et sans air." Après 22 heures d'attente, des soldats israéliens arrivent et libèrent le jeune homme et sa famille. Mais toujours aucune nouvelle de sa sœur. "Je ne sais rien. Personne ne sait rien. Tout est si confus", déplore Liel. Elle s'était barricadée avec son petit-ami. Leur maison a été retrouvée vide.
"Est-elle encore cachée quelque part ou bien a-t-elle été kidnappée ? Au fond de moi, j'ai le pressentiment qu'elle est encore en vie et qu'elle est otage à Gaza. J'espère qu'elle est bien traitée."
Liel Fishbein, habitant du kibboutz de Be'erià franceinfo
Selon lui, ce qui accrédite l'hypothèse d'un enlèvement vers Gaza, c'est qu'aucune trace de sang n'a été découverte sur place. Est-il inquiet des bombardements israéliens contre l'enclave palestinienne, où se trouve peut-être sa soeur ? "Non", répond le jeune homme. Il appelle même à des mesures drastiques par les militaires de son pays : "J'ai confiance en eux. Je les ai vus à l'entrée de ma maison venus pour me sauver. Je n'ai aucune confiance dans notre gouvernement qui a pris tant de mauvaises décisions. J'ai confiance dans notre armée. Je sais qu'elle va agir le mieux possible."
Épuisé, désorienté, Liel Fishbein ne parvient pourtant pas à décrocher le regard des chaînes d'information en continu. Si ce n'est pour partager, encore et toujours, la photo de sa sœur sur les réseaux sociaux. Sans résultats, pour l'instant.
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